Sainte-Marie-aux-Mines : les habitants devront retourner aux urnes suite à l'annulation des élections municipales

Noëllie Hestin, maire de Sainte-Marie-aux-Mines, avait un mois pour contester l'annulation de son élections. Elle ne l'a pas fait. Les habitants devront donc retourner aux urnes. Son élection avait été annulée par le tribunal administratif de Strasbourg pour "atteinte au secret de vote".

Deux semaines après l'annulation de son élection par le tribunal administratif de Strasbourg (30 septembre), Noëllie Hestin dit pouvoir concevoir "l'extrême vigilance du tribunal vu le faible écart de voix" mais ne comprendre pas le jugement pour autant. Selon elle, il "remet en cause notre intégrité et celle de toutes les personnes qui ont participé à la bonne organisation du scrutin".
 

Un jugement qu'elle a, néanmoins, décidé de ne pas contester devant le conseil d’État, cela "impliquerait une procédure longue et serait source de tensions et de blocages supplémentaires, ce qui nuirait au bon fonctionnement de la commune. Mais surtout, nous estimons que c’est à la population de Sainte-Marie-aux-Mines – et non à la justice – de choisir ses représentants" poursuit-elle dans un communiqué rédigé mercredi 14 octobre.

Cette décision implique de nouvelles élections municipales, la démission des fonctions du conseil municipal le 30 octobre et l'organisation de nouvelles élections dont la date reste a définir. Il faudra qu'elles aient lieux dans les trois prochains mois.
 

Retour sur le motif de l'annulation des élections le 30 septembre 2020

Noëllie Hestin, la nouvelle maire élue en juin 2020 à Sainte-Marie-aux-Mines, avoue plus que de la surprise, en apprenant ce mercredi 30 septembre, l'annulation des élections municipales qui l'ont portée à la tête de sa commune. "C'est de la sidération, face au verdict du tribunal administratif de Strasbourg, c'est complètement incompréhensible pour mon équipe et moi." 

"Atteinte au secret de vote" 
est le motif retenu pour l'annulation, précise-t-elle dans son post Facebook et de conclure : "Nous avons un mois pour décider de contester cette décision." Contactée par téléphone ce mercredi soir, la jeune femme de 34 ans, ne "comprend pas la décision. On est devant une accusation d'avoir violé le secret du scrutin. Nous sommes accusés d'avoir pu regarder dans les isoloirs dépourvus de rideaux, pour cause de covid, lors de ces élections. Mais l'ouverture des isoloirs étaient tournée vers le mur et nous n'avons pas du tout pu voir à l'intérieur. D'ailleurs nous étions installés là où l'équipe sortante, en charge de l'organisation des élections, nous avait indiqué de nous tenir."

 

La nouvelle équipe avait déjà contesté les arguments de fraude avancés par la défense de l'équipe sortante, lors de la première audience du 10 septembre dernier. Même chose à la deuxième audience, le 22 septembre. "Je comprends la vigilance que les juges peuvent avoir quand il existe un faible écart de voix. Mais il n'y a pas eu de signalement sur le procès-verbal disponible dans le bureau de vote, en cas de constatation de fraude. La preuve de la fraude n'est pas apportée par le plaignant, alors que nous avons apporté la preuve du contraire. Nous avons présentés les témoignages de plus de quatre-vingts électeurs de tous bords et l'équipe sortante n'a produit que des témoignages de collistiers ou de leurs familles. Pourquoi ne pas avoir trouvé des électeurs autres que des collistiers ou des membres de leurs familles?

L'ancien maire, Claude Abel, a été battu de quinze voix par Noëllie Hestin. Son point de vue sur ce jugement du tribunal administratif de Strasbourg est bien sûr différent : "Quand on dépose un recours et que l'on obtient gain de cause, on est plutôt satisfait. On s'avait qu'il y a avait une chance d'annulation parce qu'il y avait deux sortes d'isoloirs, ceux avec trois faces rigides et une ouverte, et ceux prévus pour les personnes handicapées avec deux faces rigides et deux souples. On pouvait donc voir dans ces isoloirs et éventuellement influencer le vote de celui ou celle qui s'y trouvait. Ce qui posait problème c'est la possibilité pour d'autres personnes, présentes en tant qu'observateurs -pour la liste adverse- de circuler librement et de voir dans ces isoloirs. Pour nous, le principe de vote confidentiel doit être strictement respecté." 

Claude Abel a été élu maire de sa commune de cinq mille habitants à partir de 2001 et il est prêt à continuer. La maire actuelle, Noëllie Hestin et sa municipalité ont un mois pour contester le jugement du tribunal administratif devant le Conseil d'Etat. Si ce jugement est invalidé, la nouvelle équipe reste en place, si ce jugement est confirmé, il y aura de nouvelles élections à Sainte-Marie-aux-Mines.

 
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