250 tombes du cimetière juif de la commune avaient été saccagées en février 2015. Les auteurs présumés des faits comparaîtront jeudi et vendredi devant le tribunal de Saverne. Une audience dont les parties civiles et la population attendent beaucoup.
Denis Franck a fait le chemin depuis Toulouse, c'est la première fois qu'il retourne au cimetière depuis la profanation, il y a deux ans et demi. Toute sa famille maternelle est enterrée ici, son oncle, mort pour la France, sa grand-mère dont la stèle est à terre... des dizaines de sépultures brisées. A la veille du procès, il est partagé entre tristesse et colère rentrée : "J'attends qu'il y ait une reconnaissance de l'acte antisémite qui a été perpétué dans ce cimetière", explique monsieur Franck qui sera partie civile au procès.
Deux cent cinquante tombes profanées, cinq mineurs interpelés dans la foulée, en ce début 2015, juste après l'attentat de l'Hypercasher, l'émotion est vive. François Hollande, qui s'était rendu sur place, en fait le symbole de la solidarité nationale et promet l'aide de l'Etat. Aujourd'hui, seule une dizaine de sépultures est restaurée. "Ce qui fait mal, c'est qu'un président de la république vient dire en 2015 qu'il s'agit d'une atteinte insoutenable à la mémoire de la nation française et qu'en 2017, les tombes sont encore couchées", déplore Me Jean-Marc Fedida partie civile, avocat au barreau de Paris.
A Sarre Union, personne n'a oublié ce qui s'est passé à l'autre bout de la commune. Les jeunes prévenus viennent d'ici et tout le monde se connait. Deux ans et demi après les faits, les prévenus sont interdits de séjour, leurs amis ont quitté les bancs de l'école et le centre socio-culturel. "La décision de justice, cela va être le socle pour entreprendre des actions, pour avoir un discours vis à vis des jeunes pour dire c'était un acte de vandalisme ou c'était un acte à caractère xénophobe", explique Gérard Bour, le directeur du centre socioculturel de Sarre-Union.
Les 5 prévenus sont convoqués jeudi devant le tribunal pour enfants de Saverne. Ils risquent jusu'à 7 ans de prison.