Depuis le retour des vacances de la Toussaint, faute de place dans la cantine, les élèves de primaire du groupe scolaire Rosa-Parks de Schiltigheim déjeunent dans un hall. Les parents, mécontents, ont alerté les services de la mairie. Sans succès.
Déjeuner dans un hall avec des tables de ping-pong en guise de paravent: c'est le quotidien des élèves de l'école élémentaire du groupe scolaire Rosa-Parks de Schiltigheim depuis quelques semaines. Certains enfants se plaignent du brouhaha de ce lieu de passage où tout résonne mais ce sont surtout les parents qui ne sont pas contents. Après avoir pourtant échangé avec Danielle Dambach, la maire de Schiltigheim, et son adjointe en charge de l'éducation et de la petite enfance, Sandrine Le Gouic, ils restent sans solution.
Installé dans le quartier du Marais à Schiltigheim, le groupe scolaire Rosa-Parks a fait face à une augmentation importante d'inscriptions à la cantine la rentrée dernière. Il devenait impossible d'accueillir tous ensemble les maternelles et les primaires dans la salle dédiée à la cantine. Il a été décidé de maintenir les tout-petits dans la salle prévue à cet effet et de trouver une autre solution pour les plus grands. Ils seraient 95 concernés, dont les adultes accompagnateurs.
C'est cette autre solution qui fait débat. Pour les parents, c'est un "hall de passage, un préau fermé par des fenêtres en plexiglas". Sandrine Le Gouic parle, quant à elle, de "salle polyvalente". Elle reconnait volontiers un problème de chauffage au moment de l'installation des enfants dans cet espace. Problème réglé en une semaine : "les enfants sont aujourd'hui dans une pièce où il fait entre 20 et 21°C", explique-t-elle.
Les parents, eux, ne s'en contentent pas. Abla Azzoufri, responsable du conseil citoyen du Marais et maman de trois enfants, est claire : "on ne demande pas un service VIP; on voudrait simplement que nos enfants puissent déjeuner dans un endroit normal". Léonie Hertfelder a deux enfants à la cantine de 7 et 5 ans : "l'endroit est mal isolé. Ils prennent leur repas dans le bruit permanent. C'est dur pour eux". Laetitia Voltzenlugel, dont l'un des trois enfants déjeune à Rosa-Parks, a le sentiment que "quand on habite au Marais, on est des laissés pour compte". Pour ces trois femmes, la solution se trouve de l'autre côté de la rue : c'est le centre socio-culturel du Marais.
Contactée par téléphone, Marielou De Oliveira, la directrice du Centre socio-culturel du Marais ne comprend pas "la stratégie du silence de la mairie". Pour elle, rien ne s'oppose à ce que les enfants viennent déjeuner dans son établissement. "Il n'y a qu'un passage piéton à traverser", précise-t-elle, "pour moi, il n'y a aucun souci. Les salles sont vides entre midi et deux". Elle souhaite simplement que la mairie établisse une convention en bonne et dûe forme afin de couvrir les charges inhérentes à cet accueil.
Interrogée sur cette proposition, Sandrine Le Gouic, l'adjointe au maire de Schiltigheim en charge de l'éducation et de la petite enfance estime qu'elle n'est, pour l'instant, pas adaptée. "Il faudrait faire des aménagements dans la cuisine", explique-t-elle, "en plus, le centre doit faire l'objet de travaux ces prochains temps. Y installer les enfants pour les faire redéménager ensuite, cela n'a pas de sens". Elle ajoute que l'isolation du groupe scolaire Rosa-Parks doit être revue cet été. D'importants travaux y sont planifiés pendant les grandes vacances. Pour l'adjointe, imaginer la cantine au centre socio-culturel du Marais n'est "pas pertinente mais l'option reste ouverte"...