Rollers, trottinettes et BMX étaient au menu du festival international des sports extrêmes (FISE) qui s’est tenu à Reims les 24, 25 et 26 septembre 2021. A l'affiche, des professionnels qui côtoient des amateurs. Une philosophie qui a attiré du monde, tout le week-end, Porte de Mars.
Une centaine d’amateurs et professionnels, réunis sur une même rampe, ce week-end, pour l’édition rémoise du FISE. Un duo payant qui a attiré de nombreux spectateurs. Les compétiteurs, novices et aguerris, étaient bien au rendez-vous et ils ont fait le show.
Le FISE Xperience Reims est un festival international des sports extrêmes. Il a fait étape à Reims du 24 au 26 septembre 2021. Trois jours et trois disciplines proposées. Passionnés de sports urbains dits "extrêmes", roller, trottinette et BMX, ils étaient une centaine à se succéder tout le week-end sur les rampes installées porte de Mars à Reims.
Reims fait partie de l’ultime étape d’une tournée nationale des sports urbains. “Le FISE est un événement multi sports extrêmes. Ici à Reims trois disciplines sont représentées (BMX, roller et trottinette). C’est un événement toujours gratuit qui réunit professionnels et amateurs devant un public familial. C'est la troisième et dernière étape rémoise après Le Canet et Le Havre, une tournée qui ne compte pas pour le classement”, explique Etienne Piatek, responsable coordination FISE Xpérience séries.
Pro et amateurs sur la même rampe
Pour respecter la philosophie du festival, à Reims comme dans les autres villes, les stars des disciplines vont côtoyer les amateurs sur le même skatepark durant trois jours. Une proximité qui donne au festival une ambiance conviviale. D'ailleurs dès le début de la matinée, ce dimanche matin, les familles sont nombreuses sur le site.
Parmi les plus jeunes des participants, certains n’ont pas attendu le nombre des années pour exceller. Houravian Laurent, 13 ans, est le régional de l’étape. Elève au collège Brossolette, il habite Reims et n’est pas licencié dans un club. C’est le principe du FISE, accueillir tous les participants amateurs, alors il s’est inscrit sans hésiter. D’ailleurs le jeune rémois est très à l’aise dans ses run “j’ai commencé j’avais trois ans, mon papa fait du BMX et il est lui aussi passionné. j’aime aller très haut et l’adrénaline”, explique le jeune coureur champenois.
Il termine deuxième de la finale de sa catégorie sur huit participants. Habitué à participer à l’étape rémoise du FISE, il sera sans aucun doute au rendez-vous de l’édition 2022.
La médaillée de bronze aux JO
L’union cycliste internationale a reconnu le BMX freestyle ainsi que le trial et le cross-country. Le BMX freestyle park a fait son entrée aux JO de Tokyo cet été. Une reconnaissance et une source de motivation supplémentaire pour tous les pratiquants de la discipline.
Nikita Ducarroz, rideuse, a participé aux jeux olympiques avec l’équipe de Suisse. Médaillée de bronze aux JO, elle participe aussi à de nombreuses compétitions internationales. Elle était présente à Reims ce week-end pour le FISE. Une reprise après la pandémie appréciée par les sportifs.“C’est bien d’avoir des événement comme le FISE de Reims après le Covid” explique-elle.
Âgée de vingt-cinq ans, Nikita pratique le BMX freestyle depuis qu’elle a quatorze ans. “A l’époque je faisais du foot mais j’ai commencé à avoir des crises de panique et je ne pouvais plus jouer en équipe alors j’ai trouvé le BMX car c’est un sport que je pouvais faire seule, chez moi et après je n’ai plus jamais arrêté." Onze années qu'elle décroche les médailles internationales.
Une grande expérience qui l’a propulsée cet été sur la troisième marche du podium olympique. Alors la star internationale a attiré du monde. Pour sa finale les gradins sont remplis et les applaudissements fusent entre chaque passage. Deux rides d'une minute pour convaincre le jury.
Si elle excelle dans sa discipline à haut niveau, elle partage aussi la philosophie qui entoure les sports urbains. “C’est cool, j’aime ce sport, certes c’est individuel mais c’est comme une grande famille. Nous sommes tous copains et nous aidons les autres, les plus jeunes et les moins expérimentés, c’est comme une famille” explique Nikita Durarroz.
Un détour en Champagne-Ardenne avant sa prochaine compétition nationale. “Je fais toutes les coupes du monde FISE et je participe aux championnats suisses début octobre alors j’étais là (en Europe, ndlr), alors j’ai décidé de venir à Reims avec mon coach qui est des Pays-Bas” explique la championne qui vit en Caroline du Nord.
L’une des rares professionnelles de la discipline, vit désormais de son sport. “C’est nouveau pour les femmes de gagner sa vie, nous sommes entre 5 à 10” précise Nikita Durarroz. Une médiatisation de la discipline qui s'est accélérée avec l’entrée du sport aux derniers jeux olympiques de Tokyo.
Une génération de rideuses
Propulsée sur le devant de la scène par les JO mais aussi par des championnes comme Nikita Durraroz, la discipline attire ainsi de plus en plus les femmes.
Dès le plus jeune âge, elles n’ont pas froid aux yeux sur la rampe. Si elles hésitent encore un peu, d’autres prennent déjà beaucoup de hauteur au-dessus du skatepark rémois ce dimanche matin.
Pas bien grande, casque et gants fluo, l’une des jeunes filles engagées attire le regard. Il s’agit de Pauline Arnoult, 10 ans, elle vient de Toul (Meurthe-et-Moselle). Débutante, elle participe à sa première compétition. Sur la rampe, elle enchaîne les figures pour tenter de convaincre le jury et décrocher la première place. “Ce que j’aime ce sont les sauts et les figures et le fait de se faire un peu peur” explique la jeune rideuse.
Mais la concurrence est rude chez les moins de 14 ans (U14). En finale elles sont sept en lice dont six à pratiquer le BMX dans le même club que Pauline. Une émulation qui porte ses fruits et motive les moins aguerris d’entre elles. Certaines sont engagées en coupe de France et n’ont pas froid au yeux.
D’ailleurs ce week-end, l’enjeu est de taille pour les filles du club meurthois. “C’est une compétition test pour aller aux championnats de France au mois d’octobre” explique Thierry Tillot, trésorier du club et membre de la commission nationale BMX freestyle . Pauline attend la réponse avec impatience.
Elle n’est pas toute seule dans l’aventure BMX. Ses parents l’accompagnent et la soutiennent. “Nous sommes fiers d’elle car il faut oser faire cela. Elle fait du twirling bâton. Les compétitions elle connaît. Elle a toujours peur mais elle aime toujours ça" confie sa maman.
L’affluence des réseaux sociaux
Le BMX a conquis ses lettres de noblesse à travers les compétitions X Games, la référence des sports d’action. L’ambiance à l’américaine avec musique à fond et le show orchestré ont fait la réputation du BMX. Désormais les stars font le show aussi sur les réseaux sociaux.
Le sport a le vent en poupe sur les réseaux sociaux et plaît à cette génération, certes connectée, mais également sportive. Pauline a connu le BMX en regardant des vidéos sur internet. Sa star est le youtubeur Philippe Cantenot. Le rider français le plus suivi sur les réseaux sociaux. Il a 700.000 flowers et elle a eu envie de faire du BMX en regardant sa chaîne.
Voir les stars en vrai
Du virtuel à la réalité, il n’y a qu’un pas à franchir. Les nombreux visiteurs du FISE de Reims n’avaient qu’à tendre le papier et le crayon pour récolter leur précieux autographe. La médaillée olympique s’est prêtée à l’exercice avec un plaisir non dissimulé.
Parmi ses fans, une toute jeune rémoise. Gabrielle, 5 ans, habite tout près du skatepark éphémère. Elle est venue voir la championne olympique et les autres riders avec ses parents. L’effet “JO” y est pour quelque chose. “On a suivi les JO, c’est très inspirant de voir des rideuses et que ma fille voit des jeunes filles qui sont des athlètes” explique Claire, rémoise et maman de Gabrielle.
C’est une agréable surprise de voir des rideuses performer ce matin.
Si le prochain objectif de Nikita est d’accéder à la plus haute marche des championnats de Suisse de BMX, les jeux olympiques de Paris en 2024 sont aussi dans sa ligne de mire.
Pour elle comme pour les plus jeunes participants, au-delà de la compétition, c’est l’ambiance conviviale et l’esprit d’équipe qui règne sur les épreuves qui importe aussi. A Reims, la magie a encore une fois opéré et le public ne s’y est pas trompé.