Aux Pierrots Vauban, une équipe un peu particulière s'entraîne tous les mercredis soirs : les U 75, comprenez les "moins de 75 ans". Sauf que ces footballeurs, ensemble depuis plus d'un demi-siècle, ont aujourd'hui pour beaucoup dépassé les 75 ans. Age oblige, certains se sont mis à la pétanque.
Ils jouaient déjà ensemble aux Pierrots Vauban dans les années soixante. Plus de cinquante ans plus tard, ils continuent à se retrouver tous les mercredis soirs au stade Emile Stahl, à Strasbourg. Une bande de copains, passionnés par le football, qui ont décidé de jouer les prolongations.
Robert Jacob, 77 ans et passé dans ses jeunes années par le Racing Club de Strasbourg, est toujours sur le terrain, chaque semaine. Dans les buts certes, mais quand même. Il est encore plutôt alerte même s'il reconnaît que "son explosivité et sa technique" ne sont plus à leur meilleur niveau. Comme ses coéquipiers, il vient pour gagner. Sur ce point-là, rien n'a changé. Quand on a ça dans le sang...
La sortie de la semaine
Il est le plus ancien à jouer, du moins au football. Car d'autres se sont mis à la pétanque après des opérations des hanches et des genoux. Là encore, chacun vise la victoire et le fameux trophée final à remporter. Mais cette joyeuse troupe se réunit avant tout pour le plaisir d'être ensemble. Certains s'octroient même ici leur sortie de la semaine.L'équipe est en quelque sorte l'âme des Pierrots Vauban : une génération de bons vivants, capables d'animer le club mais aussi à l'origine de ses plus belles pages. Richard Wintz et Rolph Siefert ont décroché deux titres consécutifs de champion de France amateur avec Vauban, en 1969 et 1970. Au Parc des princes qui plus est ! Leur portrait et leur nom se dressent fièrement sur les murs du club-house comme pour faire durer éternellement cette époque faste en trophée et en souvenirs.
Un club à part
"Ce que ce club m'a donné, je ne pourrai jamais lui rendre", assure Richard Wintz, qui gambade toujours autant à plus de soixante-dix ans. Il veut désormais "transmettre son expérience aux jeunes pour qu'ils arrivent à réaliser à leur tour de belles choses".En attendant, il se fait garant d'un état d'esprit, bien perceptible le mercredi soir après l'entraînement quand footballeurs et boulistes se retrouvent autour de la table pour partager un repas et "refaire le monde".