Deux jours après la fin du Teknival 2018 sur l'ancienne base aérienne de Marigny dans la Marne, deux associations écologistes sont venus faire le bilan du passage des 20.000 à 25.000 teufeurs sur ce site classé Natura 2000.
Ils craignaient le pire. Deux jours après la fin du Teknival 2018, organisé illégalement sur l'ancienne base aérienne de Marigny dans la Marne, les représentants de deux associations écologistes sont revenues sur le site, pour évaluer l'impact de la fête sur ce site classé Natura 2000. Du 27 avril au 2 mai, plus de 20.000 teufeurs se sont rassemblés sur ce site. Cinq jours de camping sauvage dont les conséquences sont visibles : toiles de tente abandonnées, canettes incrustées dans la terre, buissons souillés, branches brisées, barrières cassées et amoncellements de détritus de tous genres jonchent les 3,5 km de piste bitumée et ses abords.
"Quand on s'installe sur un site naturel, on fait du dégât", a déploré M. Gony, président du Conservatoire d'espaces naturels de Champagne-Ardenne, appareil photo à la main pour immortaliser les dégâts sur la pelouse sèche, piétinée par les passages des festivaliers qui y ont aussi allumé des feux avec du bois prélevé sur place. Son association gère cette ancienne base militaire de l'Otan, propriété de l'armée, depuis 1991. A ses yeux, ce "puits" de nature "dans un semi-désert agricole" s'est transformé en "royaume de plastiques".
Une entreprise était intervenue jeudi pour enlever les principaux tas de sacs d'ordures et la semaine prochaine une entreprise d'insertion par l'activité économique interviendra pendant trois jours pour achever le nettoyage du site, a indiqué la préfecture. Mais "tous les morceaux de ferraille, de plastique, les petits bouts de trois fois rien, vont rester", a souligné Bernard Butet, bénévole de la Ligue de protection des oiseaux de Champagne-Ardenne.
"Il y a quand même des oiseaux qui ont résisté cette année, c'est déjà ça", a constaté Roger Gony. Lors de la dernière édition du Teknival à Marigny, en 2005, année de son classement en zone Natura 2000, la disparition d'une espèce d'oiseau avait été constatée. Le site de 280 hectares, qui abrite notamment une soixantaine d'oiseaux nicheurs
et 250 espèces végétales dont certaines sont protégées, avait également accueilli le Teknival en 2001 et 2003.
Dans un communiqué, la Coordination nationale des sons, qui regroupe les organisateurs de rave parties, avait reconnu mardi "une erreur" dans le choix du site mais dénoncé le refus de l'Etat d'accorder aux sound systems "un site pour organiser ce Teknival dans de bonnes conditions", ajoutant que les autorités les avaient "poussé à la faute"