TEMOIGNAGE - Universités de Troyes et de Reims, entre distanciel et présentiel, deux étudiants racontent

Après la découverte de dix cas de Covid19, l'université de technologie de Troyes bascule tous ses cours en distanciel du 12 au 17 octobre. A l'université de Reims Champagne-Ardenne, la règle, c'est pas plus de 50% de la jauge d'accueil. Deux étudiants témoignent de ce début d'année particulier.

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Covid19 oblige, les universités ont dû s'adapter en cette rentrée 2020. En zone d'alerte renforcée et maximale, elles ne peuvent être remplies qu'à 50% de la jauge d'accueil. Si elles ne se trouvent pas dans ce cas de figure, l'Université de technologies de Troyes (UTT) et l'Université de Reims Champagne-Ardenne ont toutes les deux optées pour cde type de rentrée hybride, mêlant distanciel et présentiel. Après la découverte de dix cas actifs de Covid "dont huit nouveaux cas étudiants et un cas parmi le personnel", l'UTT a même décidé de basculer tous les cours en distanciel pendant une semaine du 12 au 17 octobre "afin de casser la chaîne de contamination". Mais qu'en pensent les principaux concernés ?
 

Ivann Laruelle, étudiant à l'Université de technologies de Troyes

Ivann Laruelle, est étudiant en 4ème année en Ingénierie en réseaux et télécommunications à l'université de Technologie de Troyes. Il sera bientôt ingénieur en réseaux et télécommunications. Il est également vice-président du syndicat étudiant. "Depuis la rentrée, nous sommes en mi-distance et mi-présence. C'est-à-dire que pour les TD (travaux dirigés), on est 24 présents normalement. Là, on est 12 présents et 12 à distance et le roulement est alterné chaque semaine afin que tous les étudiants soient logés à la même enseigne", explique Ivann. 
 


Pour lui, c'est vraiment dommage d'être contraint d'être loin des bancs de la fac mais comme les outils sont bien rodés, il n'est pas inquiet pour suivre durant une semaine à distance. "Je pense que l'université à bien fait de fermer. Avec 18 cas positifs, c'est encore gérable, on peut maitriser le foyer de contamination", assure-t-il.

Il vaut mieux fermer de temps en temps une petite semaine que pendant trois semaines voir plus

Ivann Laruelle, étudiant à l'UTT


L'étudiant avoue que le contact avec les autres va lui manquer. Surtout qu'il est élu et représentant des étudiants. Pour l'instant, il explique qu'avec l'application Zoom, il arrive à suivre sans soucis les cours magistraux et à échanger avec les professeurs. Tout le monde est également équipé de Big Blue Button, un système de visioconférence pour la formation à distance qui "fonctionne super" selon lui. "Quand le prof fait cours sur son tableau à distance tout le cours s'affiche ensuite et reste en ligne, du coup si on a du mal à suivre, on a encore le cours sur le site."
 

"Les professeurs et surtout l'université a beaucoup investi pour qu'on puisse suivre, enchaîne-t-il, avec par exemple la dotation pour les étudiants, qui n'auraient pas d'accès à internet, d'une clé 4G ou encore le prêt de Pc ou une aide financière via le fond de solidarité pour les étudiants en grande précarité." Il espère tout de même que cela ne durera qu'une semaine. "Même les professeurs nous avouent qu'ils préfèrent avoir leurs étudiants en présence pour pouvoir échanger et apporter plus d'explications si nécessaires." "Pour les étudiants en chimie, avoue-t-il, cela risque d'être un peu plus compliqué les TP (travaux pratiques) à distance."
 
 

Anaël Bertin, étudiant à l'Université de Reims Champagne-Ardenne

Anaël Bertin, lui, est étudiant en deuxième de licence Administration Economique et Sociale (AES) à Reims. "Chez nous, les cours, on peut les faire en présenciel ou en distanciel au choix. Un siège sur deux est condamné dans les amphis mais, pour l'instant, on n'a pas de problème de place. Tout le monde peut-être là et je dirai que la majorité de la promotion vient suivre les cours en présentiel soit entre 150 et 200 étudiants pour quelques dizaines en distanciel. Après, c'est sûr que quand le cours est à 8h, certains préfèrent le suivre dans leur lit", plaisante le jeune homme de 19 ans originaire de l'Aisne. 
 

"Pour les travaux dirigés, c'est obligatoirement en distanciel une semaine sur deux. En présenciel, on est avec le prof et en distanciel on se connecte sur une plateforme à l'heure du cours et on a un exercice à faire dont la correction nous est envoyée par la suite", poursuit Anaël.

Entre les deux modes de suivi des cours, lui a fait son choix. "Cela n'a plus rien à voir avec le mois de mars, maintenant les professeurs sont prêts, on n'en a encore juste un qui a des petits problèmes avec son ordinateur. Certains nous font passer des notes de cours, il y a aussi les corrections que l'on reçoit par écrit, ils ont vraiment dû s'adapter. Mais pour moi, même si on peut poser des questions pendant le cours à distance via le tchat, ça ne remplace pas le fait de pouvoir interagir en étant sur place."
 

Et selon Anaël, le corps enseignant a même développé des techniques pour motiver les étudiants à ne pas décrocher. "Parfois, pour les TD à distance, on a des exercices à rendre. Si le cours démarre à 15h30, à cet horaire, on peut se connecter sur la plateforme et récupérer l'exercice et il arrive qu'on doive le rendre une heure après et qu'il soit noté. Du coup, ceux qui ont fait l'impasse..."

Originaire d'Hirson dans l'Aisne, Anaël ne rentre donc pas plus chez lui car il souhaite assister aux cours mais il connaît "une étudiante qui en profite une semaine sur deux pour rester chez elle." Le distanciel a donc tout de même quelques adeptes.

Quant aux examens à venir. "Les professeurs nous ont dit qu'ils ont réfléchi à toutes les possibilités, sans nous en dire plus", conclut Anaël. Affaire à suivre donc...
 
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