Ce dimanche 28 mars à 2 heures du matin, il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures. Heure d’été et couvre-feu, il va falloir composer avec les deux.
Sur les réseaux sociaux, avec le "hashtag changement d’heure", les internautes se préparent avec beaucoup d’humour parfois. Certains affichent même leurs refus et disent faire partie du mouvement "Ne reculons plus l’heure".
T'es un ancien si t'as connu l'époque où il fallait changer d'heure manuellement #ChangementdHeure?️ pic.twitter.com/vgkj5FhXe5
— Just Louis de Funès (@justdefunes) March 27, 2021
En mars 2019, les eurodéputés ont voté la suppression du changement d'heure saisonnier. Cette réforme était envisagée pour l'année 2021. Mais la pandémie de Covid-19 a modifié le cours des choses. L’heure d’été a sonné cette année encore. Une heure de sommeil en moins pour certains, plus de luminosité pour des activités le soir pour d’autres, chacun y verra avantages et inconvénients. Seulement voilà… Avec un couvre-feu à 19 h, la tentation sera plus forte pour ne pas rentrer à la maison. Le 19 mars, le Premier ministre Jean Castex dans sa conférence de presse Covid-19 expliquait : "Le dispositif de couvre-feu sera maintenu selon les mêmes règles qu’aujourd’hui. Avec une différence cependant : l’heure de début passera de 18 heures à 19 heures, et cet ajustement, lié à l’arrivée prochaine de l’heure d’été, s’appliquera à compter de samedi prochain et concernera tous les départements et pas seulement ceux soumis à des mesures renforcées".
Le décalage horaire n'est jamais neutre. C'est une dépense d'énergie, un stress important
Avec les jours qui rallongent, il fera bientôt jour et beau jusqu’à plus de 20h. Comme pendant le premier confinement, les familles ou les étudiants vivants dans des logements exigus sans jardin auront sans doute plus de difficultés à respecter la mesure de couvre-feu. On peut aussi se poser la question des conséquences de cette heure d’été en plein covid sur le moral des plus fragiles. Le docteur Sylvie Royant Parola, psychiatre spécialiste du sommeil, présidente du réseau Morphée expliquait sur France Culture en septembre 2018 : "Sur le plan chronobiologique, ce qui est important, c'est la régularité. Il faudrait suivre un rythme naturel. C'est la lumière du soleil qui donne le tempo à notre horloge biologique. La routine a un intérêt pour notre fonctionnement physiologique. Le décalage horaire n'est jamais neutre. C'est une dépense d'énergie, un stress important". On peut prendre l'exemple des décalages horaires lorsque l'on voyage, mais aussi celui des personnes qui travaillent en horaires décalés. Dans ces deux cas, on voit bien comment cela perturbe le fonctionnement de l'organisme et la fatigue que cela entraîne le temps de se réadapter.
Il y a quelques années, Raymund Schwan Professeur de psychiatrie au CHRU de Nancy nous expliquait : "notre horloge biologique peut avoir des différents rythmes : cardiaque, digestif, etc. On arrive à compenser, car on arrive à réguler notre rythme grâce à certaines hormones. Pour les personnes fragiles, dépressives, c'est plus difficile". Depuis de nombreuses années, à chaque changement d’heure, on évoque, les difficultés pour les enfants. Se coucher plus tôt, pour se réveiller plus tôt ou l'inverse, entraîne chez eux une fatigue pendant quelques jours. Les personnes âgées sont aussi vulnérables à ce changement en particulier à celui de l'heure d'été. Elles ont souvent des rituels très ancrés dans le temps qui leur servent de repères. Plus de fatigue pour les enfants comme pour les séniors, mais aussi pour les adultes. Selon une étude américaine présentée lors de la session annuelle de l’American College of Cardilogy à Washington en 2016, le risque d'infarctus augmente de 25%, le premier lundi qui suit le passage à l'heure d'été.
Temps de sommeil idéal
Le temps de sommeil idéal pour un adulte est autour de 7h par 24heures comme l'explique ce document de Santé Publique France.
Le choix des citoyens européens
Une consultation publique lancée sur Internet par la Commission européenne entre les mois de juillet et août 2018 a reçu 4,6 millions de réponses, dont 84% favorables à la suppression au changement d'heure.
"La très forte participation des Allemands (70% des répondants !), des Français (8,6 %) et des Autrichiens (6 %) fait pencher la balance des résultats de ce questionnaire en ligne, pas vraiment représentatif de l'ensemble de la population. Mais l'analyse par pays montre que dans tous les États membres, les citoyens et les pouvoirs publics (45 contributions proviennent directement des États ou des autorités publiques) sont "globalement favorables à la suppression du changement d'heure". Certains préfèrent l'heure d'été et d'autres l'heure d'hiver.
Un vrai casse-tête !
Si vous voulez tout savoir sur les origines de l’heure d’été et vous amuser avec des archives savoureuses, voici un dossier préparé par L’Institut National de l’audiovisuel (INA). Le changement d'heure est toujours un casse-tête et cela pourrait durer encore un moment.