Transformation des bureaux de tabac en espaces multi-services : "Nous devons réinventer notre métier pour survivre"

La confédération nationale des buralistes s'est réunie ce jeudi 22 juin dans la capitale alsacienne. L'occasion de donner un coup de projecteur sur ce que doivent être les bureaux de tabac de demain, afin de survivre, notamment en zone rurale.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"On voulait agrandir le magasin, diversifier les produits, proposer d'autres choses à nos clients, explique Severine Acker, co-gérante du bureau de tabac "Le pourquoi pas" à Brumath. "C'est simple: on a fait un sondage, on a demandé à nos clients ce qu'ils attendaient de nous. Parfums, bougies, du rhum, des cigares... Et on s'est lancés !"

Séverine et Dominique Acker, buralistes à Brumath, ont doublé la surface de leur magasin. Ce dernier est passé de 35 à 70 m2. Coût total des travaux: 200 000 euros. Le Fonds de Transformation des Buralistes (FTB), mis en place par l'Etat, en a financé 33 000. Il a été mis en place il y a 5 ans pour aider les buralistes en perte de vitesse, notamment dans les zones rurales. 

"Il faut absolument que les bureaux de tabac deviennent des espaces multi-services, insiste Philippe Coy, président de la confédération nationale des buralistes. Surtout en zone rurale. A plus forte raison dans une région transfrontalière comme l'Alsace, où les clients partent acheter leur tabac en Allemagne, puisqu'il y est nettement moins cher. Nous devons réinventer notre métier, tout en luttant contre ce marché parallèle. Le buraliste de demain, c'est le drugstore du quotidien. Les clients ont besoin de proximité : plus de services, plus d'accès aux produits locaux, aux services publics."

Le Bas-Rhin compte 248 bureaux de tabac. 38 d'entre eux ont décroché l'appellation "Commerçant d'utilité publique", suite à de gros travaux engagés en partie avec l'aide du fonds de transformation des buralistes. Il dispose d'un budget de 280 millions d'euros au niveau national. Dans le Haut-Rhin, 36 des 198 buralistes se sont lancés dans l'aventure. 

Si nous voulons continuer d'exister, nous devons séduire de nouveaux clients

Philippe Coy, président de la confédération nationale des buralistes

"S'adapter, c'est ne pas se résigner, mais écouter nos clients, poursuit Philippe Coy. C'est vital pour l'avenir de notre profession. Si nous voulons continuer d'exister, nous devons séduire de nouveaux clients, développer de nouvelles offres. En zone rurale, les bureaux de tabac sont des lieux de vie. C'est là où l'on vient discuter, faire ses achats, rencontrer du monde." Dans le Bas-Rhin, 39% des buralistes sont implantés dans des villes de moins de 3500 habitants. "Moi je trouve que c'est très bien pour les petits villages et les petites villes, sourit un client. Les petits commerces de proximité, c'est important. Ca manque de plus en plus".

"Ici, il y avait un vrai besoin, analyse Dominique Acker, co-gérant du Pourquoi Pas à Brumath. Les clients nous disaient qu'ils étaient obligés d'aller à Haguenau ou à Vendenheim pour trouver certaines choses. De toute façon, on n'avait pas le choix. Il fallait proposer plus de choses, aller de l'avant. La vente de tabac est en chute libre. Il fallait compenser. Et puis nos clients ont besoin d'échanger, de passer un moment ici. On est parfois les seules personnes qu'ils voient dans la journée."

En vingt ans, le nombre de bureaux de tabac a chuté de moitié dans le Bas-Rhin. La preuve qu'il fallait retrouver une dynamique gagnante. "L'État a quand même compris que pour garder et développer des commerces de proximité, il se devait de nous aider, insiste Thierry Moreno, président de la confédération des buralistes du Bas-Rhin. Dont acte. Disons que ça rembourse environ un tiers des travaux. Mais ça n'est pas parce que nous sommes aidés que c'est facile. Car pour se lancer dans d'importants travaux, il faut avoir des fonds." Le fond de transformation des buralistes vient d'être reconduit pour cinq ans. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information