On estime qu'il y a en France 11 millions d'aidants, des personnes qui s'occupent d'un proche malade, chez eux à la maison, jusqu'au bout. Une association alsacienne souhaiterait leur offrir un peu d'aide et du répit.
Ils bénéficient bien souvent des services d'aides à domicile ou de l'aide d'infirmières mais le reste du temps, ils sont livrés à eux-mêmes, 7 jour sur 7, de jour comme de nuit.
Certains aidants craquent, fatiguent et parfois, meurent avant même la personne malade dont ils s'occupent. Cette foule silencieuse a elle aussi besoin d'aide et plus que tout, de repos. Une association de La Wantzenau, l'Asdepal, souhaiterait construire un foyer qui accueillait temporairement les personnes malades pour permettre à leurs aidants de souffler.
Cette petite structure serait géré par du personnel non-médical assisté d'infirmières libérales. Elle offrirait un cadre chaleureux au malade et accueillant pour les membres de la famille ou les amis qui souhaiteraient rendre visite au pensionnaire. Marie-Louise Picard qui s'occupe depuis 5 ans de sa maman aujourd'hui allitée témoigne de ce besoin:" je ne suis pas partie en vacances depuis 9 ans. Avant ma mère, je me suis occupée de mon père et de ma tante. Quand je pars, il faut que quelqu'un me remplace, un de mes frères ou ma belle-soeur, mais jamais plus de 6 à 8 heures. Et de toute manière, quand je m'en vais, je n'ai pas fait dix kilomètres que je me sens obligée d'appeler à la maison pour savoir si tout va bien. Je ne suis jamais tranquille d'esprit".
Celle que tout le monde appelle Malou confie que si cette maison de répit avait déjà été construite, elle y aurait volontiers laissé sa maman quelques jours pour changer d'air et recharger les batteries. "Surtout, ce qui serait super, dit-elle, ce serait que cette maison de répit soit construite dans le village, à La Wantzenau. C'est moins traumatisant pour les personnes malades. J'aurai pu dire à ma maman: "viens je t'emmène dans une maison du village. Il y a des gens que tu connais, ça va te plaire. La seule fois que nous l'avons laissée trois jours dans un hopital, elle y est entrée en marchant et elle en est sortie dans un fauteuil roulant. Il n'y avait pas assez de personnel pour l'aider à se lever en journée!"
Aujourd'hui l'Asdepal est à la rechercher d'un bâtiment pour aménager sa maison de répit ou alors d'un terrain pour l'y installer. L'autre obstacle est financier. Il n'existe pour l'heure que deux structures de ce type en France.