Que ce soit avant, pendant ou après son septennat, l'ancien président de la République a régulièrement visité les quatre départements lorrains. Un territoire où il ne manquait jamais de mettre en avant ses convictions européennes.

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Décédé mercredi 02 décembre 2020, l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing était un européen convaincu. Et c'est parce qu'il voyait la Lorraine comme un territoire pleinement européen qu'il ne manquait pas à chacun de ses passages d'évoquer cette conviction qu'il a porté tout au long de sa vie.
Comme Simone Veil, dont il avait fait sa ministre de la Santé, il avait connu, comme soldat, la guerre avec l'Allemagne et était convaincu que seule une réconciliation à l'échelle européenne pouvait faire avancer les peuples après la tragédie de la Seconde Guerre Mondiale.

Fidèle à Schuman

C'est l'une des raisons pour laquelle il marquait un profond attachement au site muséographique qu'est devenue en 2009 la maison natale du centriste Robert Schuman, l'un des pères de la fondation de la communauté européenne. Fidèle à la mémoire de l'ancien président du Conseil, Valéry Giscard d'estaing était présent à Scy-Chazelle (Moselle), le jour de son inauguration et y était régulièrement revenu depuis.

Lier les Européens

L'Europe c'était aussi celle des peuples, qu'il faut lier par des infrastructures et par des lieux d'accueil et de promotion économiques. Il a ainsi tour à tour inauguré la foire internationale de Metz en 1962 et le nouveau parc des expositions de Nancy en 1964, en tant que ministre de l'Economie et des Finances.
Et c'est en tant que président de la République qu'il inaugurera le 28 mars 1976, l'ancien tunnel ferroviaire de Sainte-Marie-aux-Mines, devenu axe routier.
Puis le 25 novembre de la même année (et le lendemain) l'autoroute A34 devenue depuis l'A4, d'abord entre Verdun et Metz, puis le lendemain, entre Metz et Strasbourg.

Avec le fameux épisode de l'absence de monnaie pour payer à la barrière de péage, après avoir fait au volant de la voiture présidentielle, le trajet depuis Danne-et-Quatre-Vents en Moselle!

(Re)Construire les régions économiquement sinistrées en Europe

Mais l'Europe, c'est également celle de l'histoire. Hier, à Verdun, avec les anciens combattants.

Nous avons pu (...) apporter notre pierre à bon nombre de progrès importants aux niveaux international et européen.

Helmut Schmidt, chancelier allemand, en 2005


Demain, avec les responsables des pays européens, dont le chancelier allemand Helmut Schmidt, qu'il connaissait bien : les deux hommes avaient été ministres des Finances en même temps.
Ensemble, ils oeuvreront, avec leurs homologues des pays membres, à la création du Système Monétaire Européen (SME) pour permettre une stabilité monétaire à l'échelle du continent, ainsi qu'à la création du Fond Européen de Développement Régional, les fameux Feder, destinés à développer les régions européennes.
"C’est en 1974, presque simultanément, que nous avons pris les rênes de nos pays respectifs", raconte Helmut Schmidt le 13 mai 2005, dans une tribune du journal Le Monde. "Au cours des sept années où nous nous sommes trouvés ensemble à la tête de nos nations, nous avons pu donner l’impulsion ou apporter notre pierre à bon nombre de progrès importants aux niveaux international et européen."

La Lorraine en a notamment pleinement bénéficié. Notamment pour permettre de passer le cap de la fin de la mono-industrie sidérurgique, après avoir été touchée de plein fouet par les conséquences économiques du double choc pétrolier. En sept ans, la sidérurgie lorraine perd la moitié de ses effectifs. L'Etat n'a pas su anticiper cette crise. Les restructurations décidées dans l'urgence arrivent trop tard.
Le jeune président n'ira pas dans le Pays Haut se confronter aux grévistes qui voient fermer leurs usines. Il préfèrera inviter à l'Elysée un sidérurgiste et sa famille.
 
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