Le 24 avril dernier, un surveillant du centre de détention de Villenauxe-la–Grande (Aube) a tenté de mettre fin à ses jours. Aujourd'hui, il témoigne et accuse ses collègues de harcèlement pour expliquer son geste.
"On a une population carcérale à gérer, c'est déjà difficile. Mais si en plus je dois me méfier de mes collègues, c'est n'importe quoi..." Le 24 avril dernier, Carlos, surveillant au centre de détention de Villenauxe-la–Grande (Aube), a tenté de mettre fin à ses jours. Aujourd'hui, il témoigne et explique son geste : il aurait été victime de harcèlement de la part de ses collègues.
Reconnu travailleur handicapé depuis l'âge de 19 ans en raison de graves problèmes de dos, Carlos est heureux lorsqu'il est recruté comme agent de détention à Villenauxe-la–Grande (Aube), en octobre 2016. Un bonheur de courte durée. Progressivement, il subit les railleries de quelques collègues au sujet de ses origines portugaises ("J'étais bon à venir travailler avec une brouette et une truelle") et son handicap ("On me disait que je ne servais à rien").
Au mois d'août 2017, il porte même plainte après une agression physique.
En janvier 2018, dans une lettre adressée aux représentants syndicaux, la direction du centre de détention désapprouve ce harcèlement, évoquant "des actes humiliants de nature à créer un risque suicidaire". Mais quand ses supérieurs hiérarchiques évoquent une mutation, Carlo accuse le coup : "C'était pas possible ! C'était les autres qui me faisaient des problèmes, et c'est moi qui allait être pénalisé !" Il comprend alors qu'il ne sera pas davantage soutenu, et tente de se suicider en avalant une soixantaine de comprimés.
Selon la direction interrégionale pénitentiaire du Grand Est, l'agent s'est vu proposer à deux reprises des postes adaptés et un soutien psychologique.
Revoir notre reportage :