Ce 24 février 2024 marque les deux ans de guerre en Ukraine. Frontières bloquées, réfugiés en difficulté, transport humanitaire compliqué, les associations en Lorraine peinent à faire leurs missions. La mobilisation des Français s’est presque évaporée.
C’est un triste anniversaire, le 24 février 2022 la Russie installait ses troupes militaires en Ukraine. Une guerre qui dure et qui s’annonce sans issu pour l’instant. La mobilisation collective du départ semble très loin dans l’esprit des citoyens français. Les associations lorraines témoignent.
Dans les Vosges, l’association Liouba Lorr’Ukraine a accueilli près de 350 Ukrainiens depuis le début de la guerre, des femmes, des adolescents et des enfants principalement. Aujourd’hui, même si la situation dans le pays reste compliquée, 40 à 50 % des Ukrainiens sont repartis.
"L’accueil des réfugiés à la fin de 2023, représente quelques arrivées sporadiques. Quelques personnes âgées, des parents des jeunes femmes venues ici avec leurs enfants sont arrivés. Ces personnes âgées ne voulaient pas quitter leur pays au début du conflit", témoigne le président de l’association Daniel Beddelem. "Certains secteurs sont moins sous pression des troupes russes, la deuxième raison est la scolarité des enfants. Il n’existe pas d’équivalence en Ukraine des diplômes français. Les enfants qui sont scolarisés ici, suivaient une double scolarité et à la rentrée 2023/24 beaucoup de familles sont rentrées en Ukraine", ajoute le bénévole.
Cette guerre qui dure, affaiblit la mobilisation des Français. "Une actualité masque une autre, ça passe en deuxième plan des priorités. La durée est préjudiciable pour nos actions. L’engouement du départ s’est émoussé. S’il y a une deuxième vague de réfugiés, j’aurais du mal à placer 20 personnes", explique le président de l’association.
Acheminement humanitaire compliqué
Ce vendredi 23 février 2024, les bénévoles de l’association Echanges Lorraine Ukraine préparent leur 37e camion humanitaire, près de Metz. Il partira dans quelques heures pour la région de Zaporijjia, dans la partie la plus à l’est de l'Ukraine.
"On envoie un camion par mois. Les bénévoles se retrouvent ici pour préparer et trier les stocks, on se sent utile", confie Frédéric Breton, responsable logistique de l'association.
"Toute l’aide médicalisée va être distribuée à neuf hôpitaux de Zaporijjia qui sont débordés, mais aussi à des centaines de secours et des médecins urgentistes. Ils interviennent tout au long de la ligne de front", précise sur place Dr Natalia Makisha, Médecin et fondatrice de la fondation des "cœurs indifférents".
Un autre convoi est parti des Vosges au même moment avec du matériel médical de première nécessité, mais aussi des déambulateurs ou encore des fauteuils roulants.
"Nous avons un convoi une fois tous les 15 jours. Les besoins sont énormes. Il y a beaucoup de blessés. Nous avons pu acheminer également 20 lits médicalisés mais le passage est très complexe. Les frontières polonaises sont bloquées, le transport, les réfugiés également. On a eu une jeune femme qui est restée bloquée, elle ne peut plus revenir en France, ça devient de plus en plus compliqué", explique Daniel Beddelem, président de Liouba Lorr’Ukraine.
Un rassemblement au soutien du peuple ukrainien est prévu ce samedi 24 février 2024 à Metz, place d’Armes à 14h. Un autre évènement aura lieu à Nancy, à 18h, ce samedi également.