Des bougies qui se vendent dans le monde entier et qui sont fabriquées à Charmes dans les Vosges par "Les Fées mères", c’est la fabuleuse histoire d’une femme qui a su rebondir en dépit de son handicap invisible.
Basilic – tomate, pastèque, monoï pêche, on pourrait rêver, sous le dôme de chaleur actuel au-dessus de l’hémisphère nord, à de doux parfums de glaces rafraîchissantes, mais c’est de bougies, dont il s’agit ici.
Visuellement, et d’un point de vue olfactif, elles ressemblent bien à de délicieuses gourmandises. Tout cela, c’est l’idée géniale de Cynthia Weber, qui désormais est à la tête d’une entreprise avec cinq salariés, dont son mari, à Charmes dans les Vosges. Ses créations sont demandées dans le monde entier, d’Hawaï à New York.
C’est, au départ, pour financer un laboratoire de savonnerie que Cynthia a eu l’idée de créer des bougies. Quand elle a lancé celle à la fraise, "les commandes sont arrivées de toute l’Europe. Il a fallu les refuser. Je n’étais pas structurée pour faire face à une telle demande." Depuis, la société "les Fées Mères" est née et répond à toutes les commandes y compris les créations personnalisées. Elle a ouvert un magasin le 23 janvier 2023 et a obtenu le prix Créadie Rebond Adie Grand Est
Grasse et Tournesol
Pour réaliser ses bougies, Cynthia Weber, qui est un peu alchimiste du naturel, fait appel aux célèbres parfumeurs de Grasse pour le nez. Pour les yeux, elle utilise de la cire de tournesol française. Elle tient à des produits naturels et responsables. "La cire de tournesol est très peu travaillée aujourd’hui. Elle n’est pas facile. Mais, elle me permet de travailler des textures, des formes et des façonnages très particuliers. Elle a des propriétés intéressantes. Elle est grasse et elle a un potentiel olfactif impressionnant pour une diffusion dans une habitation."
Un remède contre les douleurs
C’est pendant le confinement, que Cynthia Weber a eu envie de changer de vie. "Comme beaucoup de gens, ce fut un moment de prise de conscience." Cynthia souffre de plusieurs pathologies chroniques et n’hésite pas à en parler sur les réseaux sociaux. Elle y partage aussi ses recettes de création de savons. "Créer des savons et des bougies est une passion, un remède contre mes douleurs. Je suis ravie quand je partage un bon produit."
Elle a longtemps travaillé auprès des médecins à l’hôpital dans la partie laboratoire. D’ailleurs, elle est diplômée en biochimie, génie biologique. De ce fait, créer des savons puis des bougies, pour elle, ne pose aucun problème d’un point de vue technique et scientifique. "Un laboratoire pour de la cosmétique doit répondre à des normes très exigeantes et à des réglementations." Cela ne lui fait pas peur. Elle a vu tout cela avec un pharmacien. Du fait de ses pathologies, elle est reconnue travailleuse, handicapée à 80 %. Elle se lance dans l’aventure.
Mais, pour trouver des fonds, elle doit passer par un site de financement participatif. Elle en profite aussi pour créer des bougies pour des associations en lien avec ses pathologies, en particulier la maladie de Crohn, pour plus d’informations pour les malades et pour apporter sa modeste contribution. Elle tient aussi à aider une association, qui soutient un enfant malade. Pas sûr qu’à ce moment-là, elle imagine que c’est une page, qui va se tourner pour elle.
Les bougies créées pour financer sa savonnerie connaissent un tel succès que ce n’est pas un, mais deux laboratoires qu’elle met en place. Le premier imagine et fabrique des savons et des shampoings naturels pour les humains, mais aussi pour les animaux de compagnie. Le second est celui qui l’occupe désormais principalement. C’est là, qu’elle laisse libre cours à son imaginaire et aux bougies, qu’elle confectionne à moins qu’elle ne les cuisine.
Après le prix régional, les Fées Mères sont en lice pour le prix national Créadie Rebond. Réponse avant la fin de l’année 2023.