Une entreprise de Liffol-le-Grand, spécialisée dans les meubles haut-de-gamme, s'essaie à la fabrication de paravents. Une manière d'accompagner les restaurateurs qui vont rouvrir le 19 mai et de se renouveler dans un contexte économique compliqué.
A l'occasion de la réouverture des terrasses des restaurants le 19 mai 2021, l'entreprise vosgienne Henryot et cie, manufacture de sièges installée à Liffol-le-Grand depuis 1867, a imaginé un nouveau produit pour ses clients, essentiellement des restaurants et hôtels haut-de-gamme.
Les équipes ont conçu un paravent, à l'apparence simple mais efficace : un mât en bois, et une plaque en plexiglass produit localement. "On a regardé ce qui se faisait un peu partout dans le monde, on a vu des choses affreuses, et on s'est dit : on peut faire mieux", raconte le directeur d'Henryot et cie, Dominique Roitel.
Savoir-faire locaux
Le directeur étant passionné de bateaux, le produit final prend l'apparence d'une voile accrochée à un mât. "On a échangé beaucoup de croquis avec Dominique Roitel, explique Thierry Leblanc, le prototypiste. Au début, la voile était carrée, mais on s'est rendu compte que l'arrondi était plus harmonieux, plus poétique."
Au-delà de l'aspect esthétique, il faut également répondre aux contraintes de la restauration. Le paravent doit être pratique et facile d'entretien. "Le paravent ne doit pas être trop haut pour éviter de cloisonner, il ne doit pas être trop large pour que les personnels de salle puissent faire un service correct ; c'est difficile de passer les assiettes par-dessus l'épaule des convives", résume Thierry Leblanc.
Le paravent met à l'honneur les métiers traditionnels des compagnons de l'entreprise, à commencer par le tourneur sur bois, qui confectionne le mât.
S'adapter en temps de crise
Henryot et cie ne s'attend pas à révolutionner le monde de la restauration avec ce produit, ni à le produire en quantité.
"L'idée, c'est d'accompagner nos partenaires, leur dire que nous sommes là, prêts à les aider", assure Thierry Leblanc. En période de crise, il était important pour la PME vosgienne de ne pas trop se renfermer. Grâce à un prêt garanti par l'Etat (PGE), l'entreprise a pu penser sereinement à l'avenir.
"L'adaptation, c'est le propre de la PME, notamment en temps de crise, analyse Dominique Roitel. Et Henryot et cie en a vu d'autres !"
Depuis 1867, l'entreprise a connu trois guerres, le krach boursier de 1929 ou encore les chocs pétroliers des années 1970.
Parmi ses clients, Henryot et cie compte de nombreux restaurants et hôtels de luxe, mais ses sièges sont également présents au Sénat ou à l'Opéra Garnier.