Suicide de Lucas: les quatre mineurs poursuivis pour harcèlement relaxés, "un choc pour la mère de Lucas"

La Cour d'appel de Nancy a relaxé lundi 6 novembre les quatre élèves poursuivis pour des faits de harcèlement ayant entraîné le suicide du jeune Lucas, un collégien vosgien de 13 ans. "Cette décision est évidemment un choc pour la mère de Lucas" selon l'avocate de la maman de Lucas.

Quatre élèves, deux garçons et deux filles, poursuivis pour des faits de "harcèlement ayant entraîné le suicide" de Lucas, collégien dans les Vosges, ont été relaxés par la Cour d’appel de Nancy, lundi 6 novembre. "Les quatre mineurs ont été relaxés", ont indiqué à l'issue de l'audience les avocats de deux d'entre eux. En première instance, le tribunal d’Epinal (Vosges) avait reconnu les quatre mineurs coupables de harcèlement, sans retenir néanmoins "le lien de causalité entre ces faits et le suicide de Lucas". 

"Cette décision est évidemment un choc pour la mère de Lucas. Le système judiciaire aujourd'hui ne répond pas à la réalité vécue par les victimes de harcèlement scolaire qu'il convient de protéger".

Me Catherine Faivre, avocate des parents de Lucas

Dans la soirée, dans un communiqué envoyé aux journalistes, Catherine Faivre, l'avocate de la maman de Lucas, précise : "Cette décision est évidemment un choc pour la mère de Lucas. Le système judiciaire aujourd'hui ne répond pas à la réalité vécue par les victimes de harcèlement scolaire qu'il convient de protéger".

Une décision inefficace 

Mardi 7 novembre 2023, la mère de l'adolescent étudie la possibilité d'un pourvoi en cassation. "Cette décision (...) démontre que la réponse apportée par le législateur pour protéger les victimes de harcèlement est inefficace", explique Me Catherine Faivre.

La Cour a relevé le caractère "odieux" de propos qui avaient été tenus par les prévenus, entre le 1er septembre 2022 et début octobre 2022, mais elle souligne "l'absence d'effet démontré" de ces propos "sur la santé mentale de Lucas", et pointe l'absence de "lien de causalité" avec le suicide du collégien.

Dans une conférence de presse, Emmanuelle Larrière, Sébastien Bonnet, Adeline Marchetti, les avocats de 3 des adolescents poursuivis, ont rappelé qu'"aujourd’hui il y a ce soulagement de ne plus être responsable de la mort du petit Lucas". Ils avaient fait appel de la décision rendue par le tribunal pour enfant d'Epinal (Vosges) le 5 juin dernier. "Ainsi, comme ma cliente l’a expliqué devant la Cour d’appel, son premier sentiment c’était bien sûr d’avoir de la peine après le suicide du petit Lucas. Ensuite elle s’est retrouvée accusée et après ces longs mois de procédure, elle est soulagée. Elle est reconnue innocente".

Emoi national

Le samedi 7 janvier, la mort de Lucas, un adolescent âgé de 13 ans, élève d'un collège de Golbey dans les Vosges, avait suscité un émoi national. Il s'est suicidé après avoir écrit un mot exprimant sa volonté de mettre fin à ses jours. Les proches de l'adolescent avaient dénoncé des faits de harcèlement, révélant les moqueries et insultes à caractère homophobe dont il s'était dit victime de la part d'autres élèves de son établissement.

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