Le décret du ministère de la Santé lève l'obligation vaccinale lundi 15 mai. Près de deux ans après avoir été suspendue pour avoir refusé le vaccin contre le Covid, Martine, secrétaire médicale, 45 ans, ne va pas reprendre le chemin de l'hôpital.
L’obligation vaccinale des soignants a été levée avec la publication au Journal Officiel d'un décret. Martine, 45 ans, était secrétaire médicale à l’hôpital d’Épinal (Vosges) depuis dix ans. Elle a été suspendue de ses fonctions au début mois de septembre 2021. "Je ne me sentais pas concerné par les risques du Covid. Je n’étais pas concerné par la tranche d’âge car les personnes qui devaient être vaccinés étaient les plus de 60 ans. J'ai juste 45 ans".
Obligation vaccinale anti-Covid
Martine travaille dans la fonction publique depuis 17 ans. "À mon retour de congé enfants malade le 15 septembre 2021, l’assistante des ressources humaines m’a convoqué dans son bureau. Et elle m’a lu le document de suspension. À la fin de l’entretien la cadre du service m’a accompagné dans mon bureau pour récupérer toutes mes affaires. Cela a pris une demi-heure. Je suis sorti de l’hôpital et j’ai été suspendue. J’ai alors demandé une rupture conventionnelle. Qui m’a été refusé".
Je suis toujours animée par le goût de l’humain. C’est pour ça que j’ai décidé de continuer à travailler en libéral. Le contrat de confiance est rompu avec l'hôpital. Je ne veux plus dépendre d’une structure.
Martine, secrétaire médicale à l’hôpital d’Épinal.
La levée de l’obligation vaccinale contre le Covid est prévue pour le lundi 15 mai 2023. Un texte qui est conforme aux recommandations de la Haute Autorité de santé du 29 mars dernier.
Selon un sondage IFOP publié la semaine dernière, près de quatre Français sur cinq (79%) se déclarent personnellement favorables à la réintégration dans leur emploi des soignants non-vaccinés.
Cependant Martine souhaite aujourd'hui tourner la page. "On m’a demandé quel était mon souhait. Aujourd’hui je n’ai pas du tout envie de revenir dans cet établissement. Même si je suis toujours animée par ce goût de l’humain. C’est pour ça que j’ai décidé de continuer à travailler en libéral. Le contrat de confiance est rompu".
Elle ajoute : "Je ne veux plus dépendre d’une structure. Mais je n’ai pas de colère par rapport à tout ça. Je n’ai pas envie de revenir à l’hôpital", dit Martine. "Je voulais que l’on entende mon choix. Je ne comprenais pas le choix de cette vaccination obligatoire".
Mais je n’ai pas de colère par rapport à tout ça. Je n’ai pas envie de revenir à l’hôpital c'est tout.
Martine, secrétaire médicale à l’hôpital d’Épinal.
Il y a deux ans, en pleine pandémie, le ministère de la santé avait imposé une obligation vaccinale auprès de près de trois millions de personnels soignants mais aussi personnels des hôpitaux et des maisons de retraite, ambulanciers, aides à domicile ou même des pompiers.