Une tête de sanglier a été découverte jeudi 28 mars 2024 par des fidèles de la mosquée de Contrexéville dans les Vosges. Elle était accrochée à une porte de l'édifice. Une enquête pour "provocation à la haine raciale" a été ouverte par le procureur de la République d'Épinal.
Une tête de sanglier a été découverte jeudi 28 mars 2024 près d'une mosquée de Contrexéville (Vosges). Ce sont des fidèles de la mosquée Attawba qui l'ont trouvé devant l'édifice religieux juste avant la prière du matin. "C'était une carcasse en état de décomposition avancée, accrochée avec une ficelle à une porte" précise Mohamed Akouh, président de la mosquée de Contrexéville, au micro de France 3 Lorraine, "c'est un acte ignoble, intolérable et islamophobe. Cet acte ne touche pas seulement un individu, mais toute la mosquée, un culte qui représente l'islam".
Cela fait maintenant deux ans que la mosquée accueille les fidèles de Contrexéville et environs. "La première année, nous avions des tags racistes avec des croix gammées et des insultes, mais jamais un tel acte" poursuit Mohamed Akouh.
Le maire de Contrexéville, Luc Gerecke, a été rapidement informé. "Nous n'avons pas cherché à médiatiser tout de suite l'affaire" explique-t-il. "L'idée, dans un premier temps, c'était de rester discret pour permettre aux enquêteurs d'utiliser des petits détails que nous avons pu collecter. C'est un acte que je condamne. Je pense que c'est un acte isolé. Contrexéville est une ville très cosmopolite depuis des décennies. Là, on a affaire une imagerie désuète et inadmissible".
Nous faisons confiance à la justice, aux pouvoirs publics et aux forces de l'ordre pour trouver le ou les responsables de cet acte
Mohamed Akouh, président de la mosquée de Contrexéville
La condamnation ferme de Gérald Darmanin
La tête de l'animal a été découverte en plein ramadan, le mois de jeûne, de prières et de partage pour les musulmans qui a débuté le 11 mars. "Toute la communauté est choquée, mais nous restons calmes, unis et sereins pour défendre la liberté de culte", insiste Mohamed Akouh. "Il ne faut pas répondre à la provocation, mais plutôt lutter, ensemble contre toute forme de discrimination et d'intolérance. Nous faisons confiance à la justice, aux pouvoirs publics et aux forces de l'ordre pour trouver le ou les responsables de cet acte".
Une enquête pour "provocation à la haine raciale" a été ouverte par le procureur de la République d'Epinal, Frédéric Nahon. L'affaire est remontée jusqu'au gouvernement. "Ce week-end, les mosquées de Valenciennes et de Fresnes-sur-Escaut ont fait l'objet de dégradations. Une mosquée des Vosges a aussi été prise pour cible. Je condamne fermement ces actes inacceptables contre nos compatriotes musulmans", a déclaré sur X (ex-Twitter) le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.