Le bras de fer continue à la station de ski des Vosges. Les élus de Saint-Maurice-sur-Moselle contestent l’attribution des terrains de Rouge Gazon, au profit du Conservatoire des espaces naturels. La municipalité, qui a lancé une pétition, avait d’autres projets, notamment touristiques.
Le conflit dure sur les hauteurs de Saint-Maurice-sur-Moselle (Vosges). Habitants et élus ne comptent pas lâcher l’affaire. En cause : la cession d’une partie des terrains du secteur de Rouge Gazon, au profit du Conservatoire des espaces naturels de Lorraine (CEN). La Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) a décidé de leur attribuer 81 des 113 hectares du site. La municipalité, elle, se retrouve qu’avec 32 hectares.
Thierry Rigollet, maire de Saint-Maurice-sur-Moselle, regrette cette décision. "Nous voulons que ça soit, et reste conservé par la commune. Mais ça ne nous empêche pas de vouloir conventionner avec l’ONF ou le CEN. Nous ne sommes pas fermés".
Après une réunion publique, jeudi 28 septembre, dans le village, la mairie a décidé de lancer une pétition :
L’objectif est de "récolter un maximum de signatures pour que la réattribution des terrains s’effectue en notre faveur, à savoir les 113 hectares". Les élus veulent avant tout "conserver la maîtrise foncière, assurer la protection environnementale du site et maintenir l'activité touristique".
Dans un communiqué, la Safer précise les raisons de cette attribution. L'organisme explique que le projet hôtelier, par l’actuel exploitant du site, le groupe Morlot, à qui la commune envisage de reprendre les terrains, ne respecte pas la préservation de l’environnement. Faute de pouvoir réaliser le projet, le groupe immobilier préfère se retirer, avec la promesse d'une cinquantaine d'emplois directs.
"Nous étions intéressés par le bâti. Mais avec ce projet, nous perdons 10 % de la surface hôtelière, et surtout 20 % du chiffre d'affaires. Aujourd'hui, ce n'est plus viable", explique Laurent Morlot, président du groupe du même nom.
"Dessus, nous avons nos pistes de ski de fond, des chemins de randonnée, des chemins de raquette, des étangs de pêche", ajoute Thierry Rigollet. "On s'est toujours investis, ça fait partie du patrimoine". Le maire compte faire porter l'affaire au tribunal administratif.