Nestlé Waters assure, vendredi 19 juin, que tous les captages du territoire de Vittel-Contrexéville ont été déclarés aux services de l'Etat, en réponse au dépôt d'une plainte faisant état de neuf points de prélèvement illégaux.
Nestlé Waters déclare que l'ensemble des captages qu'elle exploite dans le cadre de son activité d'embouteillage à Vittel et Contrexéville (Vosges) ont été déclarés aux services de l'Etat. "Notre position est celle d’une totale transparence sur l’existence de nos captages et des volumes prélevés", assure la directrice générale de Nestlé Waters France, Sophie Dubois, dans un communiqué diffusé vendredi 19 juin 2020.
Communiqué de presse de Nestlé Waters - 19 juin 2020 by Michaël Martin on Scribd
La déclaration vient en réponse à un dépôt de plainte à l'encontre de l'entreprise. Plusieurs associations de protection de l'environnement accusent Nestlé Waters d'exploiter neuf forages sans autorisation. La direction regrette ces critiques, qui "ne doivent pas occulter notre engagement dans l’effort collectif pour protéger et pérenniser la ressource en eau sur le territoire," ajoute Sophie Dubois. Nestlé prélève entre 2,5 et 3 millions de mètres cubes d'eau chaque année dans l'ouest vosgien.
"Dans les captages « qu’exploiterait » Nestlé Waters irrégulièrement, il y aurait les buvettes (fontaines) publiques Impériale, Pavillon et Souveraine. Pourtant, ces dernières bénéficient de l’antériorité à la loi sur l’eau. Il y aurait aussi Grande Source Sud qui fait partie des forages formant le mélange Grande Source qui est pourtant lui aussi autorisé," se défend Nestlé Waters.
Neuf forages dans le viseur
Des propos différents de ceux portés par le directeur du site vosgien, Ronan Le Fanic, à nos confrères de Pièces à conviction, le 13 mai 2020: "Il nous manque quelques documents sur la partie autorisation forages."
Nestlé Waters explique avoir hérité de nombreux captages lors du rachat de l'usine vosgienne en 1992, et assure que plusieurs forages peuvent continuer à être exploités selon un principe de rétroactivité. L'article L. 214-6 du Code de l'environnement précise: "Les installations [...] peuvent continuer à fonctionner ou se poursuivre si l'exploitant [...] a fourni à l'autorité administrative les informations prévues", à savoir, notamment, l'emplacement et la nature de l'ouvrage.
Les neuf captages pointés du doigt par les associations sont bien présents sur la liste des "ouvrages souterrains autorisés", d'après l'arrêté préfectoral du 30 septembre 2019. Mais les associations confirment leurs accusations: Nestlé Waters, qui dispose des autorisations requises au titre du Code de santé publique, ne dispose pas de celles requises au titre du Code de l'environnement.
Nestlé Waters se serait bien passée d'une telle publicité. "Nous n’allons pas alimenter les débats à chaque nouvelle déclaration. Puisqu’une plainte a été déposée, nous laisserons la justice décider s’il y a matière à enquêter et à poursuivre."
De son côté, le préfecture des Vosges affirme qu'un travail de régularisation est en cours depuis longtemps, et sous-entend que des irrégularités existent. "Le travail de régularisation des autorisations concernant les forages de Nestlé Waters est un travail entrepris depuis longtemps. C'est une démarche technique complexe, certaines autorisations étant très anciennes," expliquent les services de l'Etat qui n'étaient pas en mesure, vendredi 18 juin 2020, de préciser davantage la situation administrative à Nestlé Waters.