Un parking doit être construit au pont de Bramont à la Bresse, permettant d’accéder plus facilement à la station de ski La Bresse-Hohneck. Le préfet a donné son accord mais un collectif écologiste pointe le danger sanitaire que ce parking pourrait faire courir aux habitants de la région.
Le collectif SOS massif des Vosges a interpellé le 12 décembre 2014 le préfet des Vosges, Gilbert Payet, par une lettre ouverte et souligné que la zone retenue pour la construction du parking avait été déclarée zone de protection en raison de la présence de la Source des planches "qui alimente 75% des foyers en eau potable".
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L’association avait envoyé une première lettre au préfet le 11 février 2014. Dans sa réponse, M. Payet déclarait "j’envisage d’autoriser l’utilisation du parking situé à proximité du pont de Bramont. Toutefois des mesures de prévention et de surveillance seront prescrites pour éviter tout risque de pollution du site".
Mesure de prévention
Selon l’association "la seule mesure de prévention efficace dans ce type d’équipement consiste en l’imperméabilisation des sols et la récupération dans des bassins de décantation des eaux de pluie et de ruissellement". Or, le classement du lieu en zone de protection de protection interdirait ces travaux.SOS Massif des Vosges dénonce également le nombre d’arbres qui devront être abattus pour permettre la construction du parking. Pour résoudre le problème de stationnement de la station de ski de La Bresse-Hohneck, la société Labellemontagne, qui gère et exploite la station, prévoyait au début des années 2000 de construire un parking silo (qui comporte un ou plusieurs étage au dessus du sol) de 1100 places. Elle demande aujourd’hui l’autorisation de construire une autre structure permettant d’accueillir 600 voitures. Seulement, celle-ci nécessiterait d’abattre 3 hectares de forêt.
Pour SOS Massif des Vosges, ce dernier parking n’est pas acceptable. "Nous vous demandons d’agir fermement auprès de la société exploitante afin qu’elle respecte ses engagements et construise le parking en silo prévu", écrit l’association dans sa lettre au préfet. Elle ajoute : "On ne peut vouloir augmenter les capacités d’accueil de la station en profitant des effets bénéfiques générés et en faire supporter les effets négatifs aux contribuables, aux usagers et à l’environnement".
Pour Jean-Yves Remy, directeur général du groupe Labellemontagne le projet du parking en silo de 1100 places a été abandonné à cause de "problèmes d'intégration [dans le paysage] et économiques". Selon lui, le coût financier du projet était "démesuré". Pour l'instant, la société ne ferait qu'utiliser des solutions alternatives pour pallier le manque de places de stationnement dans la station. Jusque là, un parking situé à 4 kilomètres à l'aval de La Bresse faisait l'affaire, mais il ne suffit plus.
La décision a donc été prise de construire une nouvelle structure de 600 places. Selon Jean-Yves Remy, des mesures environnementales compensatoires seront mises en place dans la zone concernée. "Ces mesures sont obligatoires au niveau national et concernent l'instauration de zones protégées, de zones arborées, des plantations d'arbres etc", explique le directeur de Labellemontagne. Il ajoute que la préfecture a demandé à la société de vérifier que la construction du parking n'entraînait pas d'effets négatifs pour l'environnement.