Témoignage. Guerre Israël-Hamas : bloqué à Gaza pendant un mois, l'archéologue lorrain René Elter enfin de retour en France

Publié le Mis à jour le Écrit par Inès Pons-Teixeira
partager cet article :

Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, il était bloqué au sud de la bande de Gaza. Après d’interminables semaines d’angoisse, l'archéologue vosgien René Elter a enfin pu retrouver la France et ses proches. Voici son témoignage.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

C’est la fin du cauchemar pour René Elter, l’un des rares Français à avoir pu quitter la bande de Gaza. L'archéologue lorrain était en mission pour l'ONG Première urgence internationale depuis la fin août et s’était retrouvé bloqué au sud de la bande de Gaza, suite aux terribles événements du 7 octobre 2023. De retour chez lui dans les Vosges, il nous décrit ce mois de “chaos”, à quelques centaines de mètres des bombardements.

Après d’épouvantables semaines d’angoisse et d’attente, René Elter apprend qu’il peut enfin quitter Gaza le 1er novembre, pour rejoindre l’Égypte par le checkpoint de Rafah. Il y transite quelques heures avant son retour en France, le vendredi 3 novembre. Du jamais vu, pour cet archéologue qui se rend pourtant à Gaza depuis vingt ans. “J’ai dû y aller une centaine de fois au total. Forcément, j’ai déjà été évacué de Gaza plusieurs fois, lors des précédents conflits mais là c’est vraiment différent. Avant, au bout de deux ou trois jours, j’étais évacué par le nord de la bande de Gaza. Là, c’est impossible, tout le nord est devenu un champ de bataille”, explique le Vosgien.

Je suis épuisé, il va me falloir du temps, c’était surtout très dur psychologiquement.

René Elter, archéologue pour l'ONG Première urgence internationale

Au lendemain de ses retrouvailles avec sa famille et ses amis, René Elter a toujours du mal à s’apaiser. “Je suis épuisé, il va me falloir du temps, c’était surtout très dur psychologiquement. Nous avons entendu énormément de passages de roquettes et d'explosions en tout genre. Depuis le 7 octobre, nous avons dû changer d’abri à quatre reprises. Nous étions une trentaine d’expatriés humanitaires, avec une petite dizaine de Palestiniens. Heureusement, en l’espace de ces quelques semaines, nous sommes devenus une petite communauté et cela nous a permis de résister. Le plus difficile, c’était de savoir nos proches extrêmement inquiets mais aussi l’incertitude, nous ne savions pas combien de temps nous allions devoir rester coincés là”, confie l’archéologue.

L'Église byzantine de Mukheitim à Jabaliya a subi de très gros dommages.

René Elter, archéologue pour l'ONG Première urgence internationale

Archéologue pour Première Urgence International, René Elter dirigeait plusieurs sites de fouilles dans la bande de Gaza et devait même se rendre sur l'un d'entre eux le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas. “Nous avons de grosses craintes pour les sites archéologiques. On estime, plus ou moins, les dégâts grâce aux photos aériennes. L'Église byzantine de Mukheitim à Jabaliya a subi de très gros dommages. Avec ses superbes pavements en mosaïque, ce site du Vème siècle était l’un des plus beaux complexes du genre dans la bande de Gaza”, déplore le spécialiste.

Entre 40 et 50% de la population de la bande de Gaza n’a plus de quoi se loger, on va rentrer dans une crise humanitaire majeure.

René Elter, archéologue pour l'ONG Première urgence internationale

Mais avant tout, il ne veut pas oublier ceux qui restent. L'archéologue s'inquiète pour ses collègues et ses proches toujours sur place mais aussi pour la population locale. “Entre 40 et 50% de la population de la bande de Gaza n’a plus de quoi se loger, on va rentrer dans une crise humanitaire majeure. Il faut dépasser les passions, il faut que cela s’arrête. Puis il faudra penser à l’après, réussir à reconstruire une situation viable. Quel que soit leur camp, les gens ont besoin de vivre et de voir vivre leurs enfants. L’Occident a tout à gagner à faire en sorte que ce conflit s’arrête une bonne fois pour toutes. En ne faisant rien, on se condamne aussi”, conclut René Elter.

Le 5 novembre 2023, plus d’une centaine de Français sont encore bloqués à Gaza.

Qu’avez-vous pensé de ce témoignage ?
Cela pourrait vous intéresser :
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information