Des panneaux pour raconter l'histoire de Wengelsbach. Installés devant les maisons et les lieux emblématiques, 37 panneaux agrémentés de photos révèlent la vie d'autrefois des habitants de cette annexe de Niedersteinbach.
Wengelsbach (Bas-Rhin) est un hameau d’une quinzaine d’habitants, dont sept vivent encore là toute l'année. Mais pour ne pas oublier l'ambiance d'antan, lorsque plus d'une centaine de personnes vivaient ici, 37 panneaux photos ont été installés un peu partout. Pour permettre de se replonger dans la vie des habitants d'autrefois. Mais aussi dans l'ambiance de ce hameau atypique, très proche de la frontière allemande. Et jusqu'à la construction d'une route en 1936, qui l'a enfin reliée à sa commune de rattachement, Niedersteinbach (Bas-Rhin), il fallait passer par l’Allemagne pour s’y rendre.
Les habitants du hameau de Wengelsbach vivaient de travaux forestiers. Ils étaient bûcherons, charbonniers et maçons. Les femmes s’occupaient des tâches ménagères, d’élevage et d’agriculture. Mais les terres étaient pauvres. Le climat ne leur faisait pas de cadeaux. En 1836, 124 personnes y vivaient. Aujourd’hui, il n'en reste qu'une quinzaine, dont certains ne restent pas à l'année. Car peu à peu, l'exode était devenu inéluctable, et les jeunes ont délaissé leurs parents et grands-parents pour un mode de vie plus facile et bien plus confortable.
Chaque habitant est unique. Chacun a son histoire. La localité ne veut pas les oublier. A l’initiative de Christophe Schertz, maire de Niedersteinbach, et du Cercle d'Histoire, 37 panneaux parsèment la localité. Le plus souvent installés devant les maisons, ils présentent des photos jaunies par le temps. Ce sont principalement les portraits des personnes qui y vivaient jadis. Les textes qui les complètent renseignent sur leurs activités professionnelles, et nous entraînent dans l’intimité des familles. Devant l’ancienne carrière, située sur l'une des hauteurs, est présenté Philippe Dubois, le tailleur de pierre. Plus loin, ce sont des mamans qui font la pause avec une poussette.
Sur un autre panneau, la chapelle Saint-Joseph se dresse fièrement au beau milieu d’un champ. On peut y lire que ses remarquables vitraux ont été financés par les habitants eux-mêmes, et que ce lieu de culte accueillait chaque mois de mars le plus important rassemblement de l’année, pour la fête patronale.
Les photos, la mémoire collective
A l'appel des organisateurs, de nombreux habitants ont sorti des tiroirs leurs photos familiales. Certains sont spécialement venus de Paris et de Marseille pour rapporter leurs vieux clichés, parfois annotés avec noms et dates. Près d’une centaine de photos de Wengelsbach ont ainsi pu être rassemblées. Toutes n'ont pas trouvé place sur les panneaux. En revanche, elles figurent dans un livre, « Un hameau, une histoire, Wengelsbach » publié par le cercle d'histoire.
Lieu de tranquillité, localité atypique, avec ses paysages montagneux, Wengelsbach ne fait pas seulement la joie des randonneurs. De plus en plus de citadins viennent s’y installer, avec la satisfaction de connaître les personnes qui, avant eux, vivaient en ces maisons et travaillaient en ces lieux…
Mais le hameau est aussi une terre de légendes. Selon un poème allemand, le Waltharilied, une chanson de geste du 10e siècle, un combat chevaleresque aurait opposé en ces lieux Walther, le fils du roi des Wisigoths, à onze chevaliers de Gunther, le roi des Francs.