Grenelle des violences conjugales : les associations attendent des actes concrets

Le Grenelle des violences conjugales s'ouvre mardi 3 septembre. Une date qui fait écho au 3919, le numéro destiné aux femmes battues. Les associations et proches de victimes espèrent la mise en place de mesures immédiates et de moyens accrus pour tenter d'endiguer ce fléau.

Elle avait 21 ans. Elle est morte sous les coups de son compagnon à Cagnes-sur-Mer le dimanche 31 Août. C'est le 100e féminicide présumé recensé depuis le début de l'année alors que s'ouvre ce mardi le Grenelle de la lutter contre les violences conjugales. Un grand rendez-vous très attendu par les associations et proches de victimes qui réclament des moyens financiers supplémentaires et des actions concrètes.


 Un meilleur accès à l'hébergement 

Des milliers de femmes quittent chaque année leur domicile pour fuir un conjoint violent. Certaines trouvent refuge chez des proches, d'autres sont logées par des associations dans des foyers. Des structures essentielles pour assister ces femmes victimes de violences conjugales mais les places manquent encore cruellement, déplorent les associations.

" Des places doivent être débloquées pour les jeunes", estime Marie Cervetti, directrice de l'association "FIT, une femme, un toit " qui gére un centre d'hébergement pour femmes de 18 à 25 ans. " Il manque en France plus de 2000 places " assure à l'AFP la militante féministe. " Nous ne répondons pas à toute la demande, l'an dernier, il y a eu 329 demandes d'accueil de femmes que nous n'avons pas pu honorer " déplore également Francine Bavay, directrice dans les Hauts-de-Seine de la maison d'accueil Flora Tristan. Depuis sa création en 1986, des centaines de femmes en détresse y ont été accueillies.


Une justice plus rapide et accessible 

Les associations souhaitent la création d'instances judiciaires, spécialisées dans le traitement des violences conjugales. La FNSF, la Fédération Nationale Solidarité Femmes souhaite notamment la création de "tribunaux spécialisés". Certaines victimes de violences conjugales se plaignent en effet de n'avoir pas été entendues par les juges les ayant auditionnées. Les proches, demandent  une meilleure protection des enfants, victimes collatérales de ces violences. Ils préconisent aussi de retirer totalement ou partiellement l'autorité parentale à une personne condamnée pour violences.
 
 

Des référents spécialisés dans la police et la gendarmerie 

C'est une demande récurrente des acteurs de terrain, le renforcement de la formation des policiers et des gendarmes aux spécificités des violences conjugales. 

 
Toutes les plaintes ne sont pas traitées comme elles devraient l'être. En cause, chez certains policiers et gendarmes une mauvaise ou difficile évaluation du danger. " C'est quand on alerte qu'il faut les arrêter ces gens-là, faut pas leur laisser le pouvoir de recommencer " estime une victime.


Autant de propositions intéressantes mais peut-être difficiles à transposer dans la réalité car l'arsenal pénal français serait déjà bien doté. 
Toutefois la récente prise de conscience du problème et l'éclairage plus vif jeté sur lui sont déjà des premiers pas encourageants.
 
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