Trafic de drogue. "Il faut que la loi change", le maire de Montpellier veut renforcer la lutte contre le blanchiment d'argent

Le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse, a appelé, lundi 6 janvier, à l'adoption par l'Assemblée nationale d'une "loi de consensus" pour renforcer la lutte contre le blanchiment de l'argent de la drogue. Des sommes colossales générées par le trafic de stupéfiants en France.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Il y a 10 ans, la France a pris la mesure du danger terroriste. Aujourd'hui, ce qui menace, c'est le narcotrafic", a déclaré Michaël Delafosse lors d'un déjeuner de presse, faisant écho aux propos du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau (LR), qui avait évoqué en novembre un "point de bascule" face au narcotrafic et une "mexicanisation" du pays.

Il faut que la loi change.

Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier.

Face à l'augmentation des crimes, délits et des flux financiers générés par les trafics, le maire de Montpellier propose d'accentuer la lutte contre le blanchiment de ces revenus illégaux.

Le trafic de drogue en France

Le narcotrafic en 2023 était toujours très présent en France. Une commission d'enquête du Sénat rapportait début 2024, les chiffres clés pour comprendre l'ampleur du phénomène et au passage critiquait l'action gouvernementale, comme les opérations "place nette XXL" souvent médiatique mais peu efficace.

Le chiffre d'affaires annuel est estimé à 3,5 milliards d'euros au minimum par le ministère de l'Economie et des finances. Avec une fourchette haute à 6 milliards. Il s'agit du marché criminel le plus important en valeur en France.

Il est alimenté par 5 millions de consommateurs de cannabis, dont 1,3 million réguliers, et 600.000 utilisateurs de cocaïne.

Selon les données de l'office antistupéfiants (Ofast), 240.000 personnes vivent directement ou indirectement du trafic de stupéfiants, dont 21.000 à temps plein. La France compterait plus de 3.000 points de deal.

2023 enregistre un record pour les homicides et tentatives liés à la drogue avec 315 faits, dont 49 morts à Marseille. Côté saisies de stupéfiants, les chiffres sont stables, 104 tonnes en 2022 et 92 tonnes en 2023.

À LIRE : Lutte contre le trafic de drogue : ce détail qui pourrait faire perdre gros à cette préfecture dans ses opérations "place nette XXL"

Une proposition de "loi de consensus"

C'est la recrudescence de règlements de compte violents et de fusillades à Montpellier et dans la métropole qui motivent probablement Michaël Delafosse.

J'appelle à intensifier la lutte contre le blanchiment, il n'y a pas que le deal de rue. Il pourrait y avoir une "loi de consensus" sur le sujet.

Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier.

En fin de semaine dernière, un homme de 33 ans a été tué et un autre blessé dans une fusillade probablement liée au trafic de stupéfiants à la Mosson, l'un des quartiers les plus pauvres de Montpellier. Trois jours plus tard, un homme de 23 ans était gravement blessé par balles dans le quartier voisin de Malbosq.

Ces "narchomicides" ou tentatives sont jusqu'à présent moins fréquents qu'à Marseille ou Nîmes. Mais la fréquence et le taux de violence sont en hausse à Montpellier. Sur X, Michaël Delafosse a évoqué après ces faits une "menace systémique pour la cohésion nationale".

Changer la loi ?

"Il faut que la loi change", a-t-il insisté lundi, en avançant deux idées.

  • Que les maires "aient la main" dans la délivrance d'autorisation d'ouverture des commerces, alors que de nombreuses épiceries de nuit servent de façade aux trafiquants de drogue.
  • Que les personnes soupçonnées de blanchiment soient tenues d'apporter la preuve de la légalité de leurs revenus, et non l'inverse.

"Si on ne prend pas la mesure de ce qui se passe, on va finir comme les Pays-Bas, avec des contrats sur la tête de juges, journalistes ou d'élus. Sinon, on va avoir des règlements de compte et ce sont les populistes qui vont s'emparer de ces questions en jouant sur les peurs", a ajouté l'élu PS.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information