Après Le Havre et Rouen, les promoteurs du développement de l’Axe Seine se sont retrouvés ce jeudi (22 novembre) à Paris
Quels projets concrets ?
Réunis à l’hôtel de ville de Paris, des élus normands et parisiens ont participé au troisième colloque 'Axe Seine'. Lancé au Havre le principe de ces réunions permet d'imaginer le développement du volet maritime du Grand Paris.VIDEO : le reportage France 3 Le Havre-Baie de Seine de Danilo Commodi et Nagib Benguezala avec les interviews de :
- Antoine Grumbach, architecte
- Frédéric Cuvillier, ministre des transports et de la mer
- Frédéric Sanchez, président de la CREA (agglo. de Rouen)
- Edouard Philippe, député-Maire du Havre
Echos du colloque
AbsentGrand absent de cette troisième édition : Antoine Rufenacht. L’ancien maire du Havre et initiateur du premier colloque (et écarté récemment du développement économique de la vallée de la Seine) n’aurait pas été invité.
Les ports
En ouverture, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a qualifié la Seine d’espace vital pour le territoire.
Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux transports à la mer et à la pêche, a évoqué la nécessité de prendre conscience de la dynamique qu’apporte la situation maritime de cet axe. Il salue le dynamisme d’HAROPA (la réunion des trois ports du Havre, Rouen et Paris) et souhaite que cette structure donne la densité portuaire qui manque à la France. Satisfaction de Philippe Deiss (le président d’Haropa) qui précise au passage que les ports ont besoin du canal Seine-Nord, projet au point mort depuis la fin de l'été.
Du concret
Le ministre ajoute, évoquant les précédents colloques, qu’après les belles annonces et les beaux projets , il faut des actes.
Train rapide
Le ministre des transports n’annonce rien de nouveau et de concret concernant le dossier de la Ligne Nouvelle Paris Normandie. Il laisse la main à Philippe Duron (député maire de Caen) et à sa commission. Le haut-normand Alain Le Vern avait déjà annoncé il y a plusieurs semaines sa position concernant la ligne nouvelle.
Quant à l’enjeu industriel du transport des marchandises Frédéric Cuvillier précise que la LNPN est une nécessité avec comme première priorité "la régularité et un haut niveau de service".
Le maire du Havre, Edouard Philippe, considère qu’aujourd’hui "le fret est un désastre, et une vraie priorité".
Gouvernance de l’Axe Seine
Après la fin du commissariat au développement présidé par Antoine Rufenacht, Alain Le Vern (président la région Haute-Normandie), annonce vouloir une nouvelle (et démocratique) gouvernance.
Philippe Duron (député –maire de Caen) déclare que "seul un vrai pôle métropolitain pourra nous réunir".
Route et train
Concernant Rouen, Frédéric Sanchez, président de la CREA (communauté d’agglomération de Rouen) fait part de son exaspération citant l’absence de contournement routier et d’un trafic ferroviaire saturé (gare de Rouen et lignes vers Paris).
Et après ?
Ce colloque s’est achevé par une déclaration commune signée par les élus présents.
Bilan de la matinée : beaucoup d’intentions, mais pas d’échéances claires….
Bilan de ce troisième colloque Axe Seine :
Le communiqué de Nicolas Mayer-Rossignol, vice président de la région Haute-Normandie :
J’ai représenté ce matin, avec Alain Le Vern, la Région Haute-Normandie au troisième colloque ‘Axe Seine’ à Paris qui rassemblait les collectivités locales, franciliennes, haut et bas normandes, les acteurs du monde économique et la société civile. Frédéric Cuvillier, Ministré délégué aux Transports, représentait le Gouvernement.
Ce colloque, le troisième de la sorte, montre que les collectivités savent se réunir, s’organiser et agir ensemble dans l’intérêt général lorsqu’il s’agit de projets qui les transcendent.
Les collectivités, en particulier la Région Haute-Normandie avec ses partenaires la CREA (Frédéric Sanchez), les Départements de la Seine-Maritime (Didier Marie) et de l’Eure (Jean-Louis Destans)…, travaillent au développement de l’axe Seine depuis longtemps. Le Gouvernement Sarkozy-Fillon avait tenté de ‘récupérer’ cela en nommant un Commissariat qui n’avait ni moyens financiers, ni légitimité démocratique. Les Haut-Normands méritaient mieux.
Les enjeux sont connus, ils sont majeurs :
• infrastructures, notamment la Ligne Nouvelle Paris Normandie (LNPN) avec les deux priorités que sont le désengorgement du Mantois et la nouvelle gare à Rouen (bénéfque pour tout le réseau haut-normand), mais aussi le contournement Est de Rouen (pont Mathilde!), la ligne Serqueux Gisors, le développement du fret ferroviaire et fluvial…
• enjeux industriels, porteurs d’emplois et de croissance, autour des filières d’avenir tels que les énergies, l’éolien offshore en particulier, l’électromobilité et l’automobile du futur;
• enjeux environnementaux avec la restauration des berges, la préservation de la biodiversité, des zones humides, la valorisation de nos paysages, de notre littoral;
• enjeux culturels et touristiques, avec ce patrimoine exceptionnel (Normandie Impressionniste, l’Armada…) qui est le nôtre et dont nous sommes fiers.
Lors de ce colloque, nous sommes enfin sortis des fausses promesses. Le Ministre n’est pas venu annoncer, comme d’autres à droite l’avaient fait en leur temps , des lignes à grande vitesse reliant Paris au Havre en moins d’une heure ou des projets à 18 milliards d’Euros sans en apporter le premier sou. Il n’est pas venu, comme d’autres en leur temps, imposer une Gouvernance d’inspiration proconsulaire qui méprise les acteurs locaux.
Il a au contraire exprimé clairement les deux priorités:
D’abord, recréer une gouvernance spécifique de l’axe Seine, plus démocratique, plus concertée avec les collectivités locales concernées, où l’on soit dans l’addition et la synergie des forces pour des projets partagés. Un travail se déroule donc pour la création d’une nouvelle gouvernance, dans laquelle les principales collectivités que sont les régions, les grandes villes et agglomérations, en dialogue avec les départements, devront avoir une place centrale. Ca change!
Deuxième priorité: une contractualisation -la première fois qu’un représentant du Gouvernement employait ce mot-là- avec l’Etat, afin de concevoir les investissements à l’échelle de la vallée et d’optimiser les moyens publics, particulièrement ceux des régions. Cette contractualisation pourrait déboucher sur un contrat interrégional, qui fixe clairement les priorités pour l’axe Seine et les modalités de financements entre les différents acteurs : Etat, régions, autres collectivités et acteurs de la société civile et du monde économique.
Le développement de l’axe Seine est un projet d’intérêt national. Pour ce projet comme pour la France, le temps des promesses sans lendemain est révolu. Voici venu le temps du sérieux, qui n’est pas l’ennemi de l’ambition mais au contraire son allié naturel et des projets, concrets et utiles à tous les Haut-Normands. Avec Alain Le Vern, c’est ce que nous disons depuis longtemps. Notre région y est prête.
Nicolas Mayer-Rossignol
Vice-président de la Région Haute-Normandie
Emploi, Economie, Energies