Procès légionellose: un médecin n'exclut pas d'autres sources de contamination que Noroxo

Un médecin cité par la défense a estimé mercredi, devant le tribunal de Béthune, que l'usine Noroxo n'était pas nécessairement
l'épicentre de l'épidémie de légionellose qui a fait 83 victimes.

"Je n'ai pas de certitude qu'il n'y a qu'une seule source", a déclaré le médecin biologiste Fabien Squinazi, du laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris, estimant qu'il y en avait eu "probablement plusieurs".
La société Noroxo, filiale du géant américain ExxonMobil, et son ex-dirigeant sont poursuivis pour blessures et homicides involontaires par non-respect d'une obligation de sécurité qui imposait un arrêt des installations en cas de taux de bactéries légionelles dépassant les seuils autorisés.

"Il peut se passer beaucoup de choses en un mois"

Le Dr Squinazi a affirmé que d'autres installations industrielles que celles de Noroxo, qui ont été contrôlées un mois, voire plus, après le début de l'épidémie en novembre 2003, pourraient être mises en cause.
Les prélèvements s'étaient certes révélés négatifs, mais ils témoignaient seulement du fait que des traitements chimiques avaient déjà été mis en oeuvre pour éliminer les légionelles, selon ce spécialiste de la légionellose, une infection pulmonaire grave provoquée par une bactérie proliférant dans l'eau tiède ou chaude.
"On veut comparer une installation qui a été investiguée en novembre (Noroxo, ndlr) avec des installations qui l'ont été plus d'un mois après. Il peut se passer beaucoup de choses en un mois", a-t-il expliqué. "Certaines de ces installations présentent des résultats probablement négativés par un traitement biocide".

L'expert a souligné que des cas de contamination avaient été identifiés dans l'"entourage immédiat" de ces autres installations.
Des victimes se trouvaient dans un rayon d'une douzaine de kilomètres autour de l'usine Noroxo, mais à environ 2 km des entreprises plus tardivement testées, alors que les légionelles ne voyagent pas à plus de 2 km, selon le spécialiste. 

Les audiences se tiendront jusqu'au 21 décembre, et le jugement devrait être mis en délibéré.
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