Hollande refuse de "blâmer" Depardieu mais appelle au "patriotisme" fiscal

Le président F. Hollande a tancé implicitement Jean-Marc Ayrault, qui a vivement critiqué Gérard Depardieu pour son exil fiscal, en affirmant: "Plutôt que de blâmer, je veux saluer ceux qui acceptent de payer leurs impôts en France".

"Moi, plutôt que de blâmer tel ou tel, je veux saluer le mérite de ceux qui ont certes beaucoup mais qui acceptent de payer leurs impôts en France, de produire en France, de faire travailler en France et de servir leur pays", a déclaré le chef de l'Etat, lors de la visite de Radiall, une entreprise innovante, propriété de la famille Gattaz.

A cet égard, François Hollande s'est montré extrêmement aimable vis-à-vis d'Yvon Gattaz, ancien président du CNPF, l'ancêtre du Medef, qui venait de lui parler de "sérénité fiscale", en saluant "sa conception patriotique" de la place des chefs d'entreprise dans la société.

"Merci pour cette conception patriotique"


Evoquant "ceux à qui il est demandé beaucoup" en matière fiscale "dans cette période de difficultés économiques, de redressement", le président Hollande a expliqué que c'était à "ceux-là" qu'il fallait "s'adresser en leur disant merci pour cette conception patriotique parce que nous avons besoin de tout le monde dans cette période: des salariés, des actionnaires, des dirigeants".

La décision de Gérard Depardieu de s'installer en Belgique pour des raisons fiscales a été vivement critiquée par plusieurs membres du gouvernement et la gauche, tandis que la droite y a vu une première conséquence de la politique fiscale du pouvoir.

"Il a eu raison"


Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a dénoncé le comportement "minable" de Depardieu, ce qui lui a valu une vive riposte du comédien dans une lettre ouverte publiée dans le Journal du dimanche.

Peu après, comme la presse lui demandait s'il approuvait les propos du chef du gouvernement, le chef de l'Etat a atténué ses propos: "Bien sûr qu'il faut dire à un moment un certain nombre des réprimandes morales. Il a eu raison".

"Après", a poursuivi François Hollande, "il y a les mots qui doivent être utilisés. Mais enfin, franchement, à un moment où on doit tous être rassemblés, où on doit tous être solidaires, vous croyez que c'est facile pour un smicard aujourd'hui, facile pour un demandeur d'emploi, pour une personne qui ne sait pas comment elle va se chauffer, de voir que d'autres essaient de se protéger pour ne pas payer la contribution nationale?".
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