Marie Humbert, qui a mis fin à la vie de son fils Vincent à Berck-sur-mer en 2003 se dit déçue par le dernier rapport sur la fin de vie qui refuse toujours l'euthanasie active en France.
Elle est une des figures connues par tous les Français dans le débat de l'euthanasie. Marie Humbert a tenu à donner son avis sur le nouveau rapport sur la fin de vie remis mardi au gouvernement. Ce rapport se prononce en faveur du "suicide assisté" et du maintien de la loi Leonetti sur la fin de vie, mais refuse l'euthanasie active (possibilité pour un médecin d'injecter un produit mortel à un malade).
Marie Humbert aurait aimé que le rapport aille plus loin : "Honnêtement, j'attendais beaucoup du nouveau gouvernement", a-t-elle déclaré sur Europe 1 mardi matin. "La piste du suicide assisté est un petit peu stupide. Dans ce cas, le médecin n’injecte pas un poison c’est le patient qui absorbe lui-même une potion mortelle. "Ce que je voudrais, ce que voudrait l'association, c'est pouvoir justement aider ceux qui ne peuvent pas le faire."
"Il y en a encore beaucoup qui mettent fin à la vie de leurs enfants en douce"
Concernant la loi Léonetti qui autorise l'arrêt des traitements, Marie Humbert estime qu'elle mal connue et mal utilisée. Neuf ans après le décés de son fils, Marie Humbert est déçu de constater que le loi n'a pas suffisamment avancé en France : "Je suis toujours en relation avec beaucoup de mamans et malheureusement, il y en a encore beaucoup qui, comme moi, sont obligées de mettre fin à la vie de leurs enfants mais en douce, avec des médecins sympas qui les aident. Et croyez-moi, c'est un secret que ces mamans doivent garder pour elles-mêmes et qui est très difficile à supporter."En 2003, Marie Humbert a injecté une dose mortelle de pentorbarbital de sodium à son fils Vincent, avec l'aide du docteur Chaussoy. Vincent Humbert était devenu aveugle, muet et tétraplégique après un accident de voiture. Il avait écrit au président de la République pour lui "demander le droit de mourir."