La défense de l'ex-directeur du FMI va déposer un pourvoi en cassation "vendredi ou lundi", contre le maintien de sa mise en examen pour proxénétisme dans l'affaire dite du Carlton, a indiqué jeudi son avocat Me Henri Leclerc.
"Le président de la Cour de cassation va être saisi matériellement demain (vendredi) ou lundi", a déclaré Me Leclerc à l'AFP, qualifiant encore la décision de la cour d'appel de Douai de "totale absurdité juridique". "On n'a jamais vu ça", a-t-il dénoncé.
Les défenseurs de l'ancien patron du FMI ont cinq jours pour former un recours -qui n'est pas suspensif- après notification écrite de l'avis de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Douai, rejetant la demande d'annulation de la mise en examen de DSK.
"un no man's land juridique"
Selon Me Leclerc, l'arrêt de la cour d'appel n'avait toujours pas été transmis jeudi matin à l'ensemble des parties. "Je n'ai encore jamais vu une mise en examen pour proxénétisme fondé sur les faits que l'on reproche à Dominique Strauss-Kahn, et ce, même s'il savait la nature des activités de certaines des femmes impliquées, ce qu'il conteste", a insisté Me Leclerc."Il y a derrière cette affaire, la poursuite du client (de prostituée, ndlr), alors que la loi française n'en est pas encore là", selon l'avocat, qui dénonce en l'espèce "un no man's land juridique".
"Il faudra sans doute encore plusieurs mois avant la clôture de l'instruction. (Sa durée) va dépendre de ce que veulent faire les juges d'instruction", a estimé le conseil de M. Strauss-Kahn.
"C'est de la compétence de la cour d'assises"
Le rejet mercredi des requêtes en nullité déposées par certains des neuf mis en examen dans l'affaire dite du Carlton valide l'instruction menée depuis mars 2011 par les magistrats lillois et ouvre la voie à un procès.Une fois l'instruction terminée, les magistrats devraient décider de renvoyer les mis en cause devant un tribunal. "Pour l'instant, nous sommes dans une affaire criminelle. Normalement, les gens mis en examen pour proxénétisme en bande organisée, c'est de la compétence de la cour d'assises", a expliqué Me Leclerc, notant toutefois que les juges "peuvent disqualifier et ne pas retenir la bande organisée, et renvoyer l'affaire devant le tribunal correctionnel".