Pour le gardien international Mickaël Landreau, le choix du SC Bastia, après avoir claqué la porte de Lille, est "le choix de la passion, pas des euros", a-t-il affirmé lundi à Bastia lors de sa présentation officielle au sein du club corse.
Le gardien international Mickaël Landreau, 33 ans, n'est pas venu au SC Bastia "en préretraite", a-t-il affirmé lundi aux supporteurs du club corse avec qui il s'est engagé pour six mois le 23 décembre, trois semaines après avoir rompu son contrat avec Lille.
"Je ne suis pas là en préretraite. En passant de Lille à Bastia, c'est plus le choix de la passion que le choix des euros", a affirmé l'ancien portier nantais et parisien, qui vise le record de matchs en L1 pour l'instant détenu par Jean-Luc Ettori.
Avec 568 rencontres disputées au plus haut niveau, Landreau n'est plus qu'à 34 longueurs des 602 matchs de première division joué par l'ancien gardien monégasque. Après avoir paraphé son contrat avec le club corse la semaine passée, Mickaël Landreau a rejoint la Corse dimanche et a disputé son premier entraînement sous ses nouvelles couleurs lundi matin.
Lors de sa présentation à la presse locale, dans la foulée de l'entraînement, le troisième gardien de l'équipe de France a affirmé avoir choisi Bastia "tout simplement" parce qu'il a "une histoire avec ce club". "J'ai débuté ma carrière professionnelle ici avec Nantes, a rappelé le néo-gardien corse. Et c'est un magnifique clin d'oeil que de me retrouver à Bastia aujourd'hui". A l'époque, Mickaël Landreau avait 17 ans et avait marqué les esprits pour son premier match professionnel en stoppant un pénalty de Lubomir Moravcik.
Pour Landreau, qui a préféré rester en France alors que des clubs comme l'Inter de Milan ou Chelsea lui faisaient les yeux doux, "l'important était de jouer": "A Bastia j'ai l'assurance d'être titulaire, mais ce n'est pas seulement cela qui a motivé mon choix", a assuré l'ancien Lillois, qui s'est affirmé "conquis" par projet sportif du club corse.
Le SCB, pire défense de Ligue depuis 30 ans
Pour conserver sa place de N.3 des gardiens au sein de l'équipe de France, l'ancien Nantais devait être certain de jouer: "Le sélectionneur, Didier Deschamps, souhaitait que je retrouve rapidement les terrains et surtout que je puisse jouer", a-t-il reconnu lundi, et "c'est ce que me proposait le Sporting".
Après Nantes, le Paris SG et Lille, "Mika" change donc de dimension pour se retrouver dans un club plus confidentiel. Treizième budget de L1, promu et à la lutte pour le maintien, le club corse est loin d'avoir l'aura de ses précédents employeurs.
"Le Sporting a une image, a gagné des titres, il a une place dans le foot français", a cependant assuré celui qui portera le N.40 à Bastia, venu "avec l'envie d'apporter quelque chose à ce club". Et ce quelque chose sera forcément une assise défensive plus solide. Pire défense de la L1 depuis 30 ans, le SCB a déjà encaissé 41 buts cette saison. Autant dire que Landreau devrait avoir du boulot en Corse. "Cela ne me fait pas peur", a insisté Mickaël Landreau, qui affirme "exister à travers le terrain et rien d'autre".
Le nouveau gardien bastiais devrait disputer son premier match sous le maillot du Sporting le 6 janvier à l'occasion des 32e de finale de la Coupe de France, face à l'autre club bastiais du CA Bastia (National). A moins que la LFP ne l'ait pas encore qualifié et ait décidé d'attendre le passage du club bastiais devant la DNCG le 9 janvier pour valider définitivement ce transfert.
Bonus : 3 questions à Mickaël Landreau
- Pourquoi avoir choisi le Sporting alors que Chelsea ou l'Inter Milan étaient intéressés par votre venue ?
"En passant de Lille à Bastia, c'est plus le choix de la passion que le choix des euros. Ce qui me tient à coeur depuis des années c'est le jeu. Moi j'existe à travers le terrain et rien d'autre. (...) J'ai vraiment accroché avec les discours du coach et du président. Les échanges ont été francs et sincères, c'est ce que j'aime. Le projet sportif qu'il y a ici m'a conquis. (...) C'est sûr que j'avais des propositions qui étaient plus intéressantes financièrement, mais l'argent n'a jamais été mon moteur. Bruges m'a fait une très belle offre, tout comme Bologne ou l'Inter, pour que je sois numéro 2. J'ai suffisamment d'argent pour être heureux comme je suis dans la vie. Le Sporting a une image, a gagné des titres, il a une place dans le foot français et moi je viens avec l'envie d'apporter quelque chose à ce club. Je n'arrive pas en retraite, ma carrière n'est pas finie, l'aventure continue et elle continue avec Bastia".
- Avez-vous déjà discuté du choix du Sporting avec Didier Deschamps, et les récents problèmes du club, avec ses supporteurs et la LFP, ne vous ont-ils pas gêné ?
"Oui j'en ai discuté avec Didier Deschamps, et il m'a rassuré. Pour lui, ce qui est important, c'est que je joue et que je puisse être performant. Il souhaitait que je retrouve rapidement les terrains et surtout que je puisse jouer. C'est ce que me proposait le Sporting. Maintenant ça c'est le discours, à moi d'être bon. (...) Alors certes, il y a beaucoup de battage médiatique autour du Sporting parfois à juste titre et parfois non ! Mais quand vous êtes passés par le PSG, vous êtes blindés. J'y ai vécu trois saisons très difficiles médiatiquement, ou avec les supporteurs. A Bastia, les problèmes sont loin d'être aussi importants et cela ne me fait pas peur".
- Votre premier match en Ligue 1 c'était le 2 octobre 1996 à Furiani, avec Nantes. Seize ans après, vous revenez donc sur la terre de vos débuts...
"Il y a déjà une histoire avec Bastia, c'est ici que j'ai débuté, pour moi c'est plus qu'un détail c'est quelque chose de très important. (...) Je marche énormément à l'affectif. Au-delà de tout ce qu'on peut imaginer sur les footballeurs, j'attache de l'importance à l'histoire, et là c'est un clin d'oeil exceptionnel. Ce match-là m'a marqué, il est gravé en moi (NDLR: Landreau avait arrêté un penalty de Moravcik). J'ai passé quelques jours à Nantes récemment, et même là-bas les gens avaient le sourire en sachant que j'allais à Bastia".