J-8 avant la manifestation parisienne des opposants au projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Dans la région Nord Pas-de-Calais, un collectif tente de mobiliser.
460000 tracts distribués, 56 départs de bus de la région Nord Pas-de-Calais. Les chiffres avancés par les responsables locaux du collectif opposé au mariage homosexuel veulent montrer une chose : la mobilisation ne faiblit pas. Selon eux, la manifestation parisienne de ce dimanche 13 janvier sera la plus importante de ces derniers mois. Hélène Tonneillier et Jean-Marc Vasco ont rencontré les membres du collectif nordiste en pleins préparatifs.
Les opposants au projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels espèrent rassembler plusieurs milliers de personnes le
13 janvier, un défilé qui se fera en ordre dispersé et en présence de responsables de l'UMP, à quelques jours de l'ouverture du débat à l'Assemblée.
Mené par l'humoriste catholique Frigide Barjot, le collectif "La Manif pour tous" a prévu trois cortèges parisiens qui partiront à 13H00 de Porte Maillot (XVIIème), place d'Italie (XIIIème) et Denfert-Rochereau (XIVème), pour rallier le Champ-de-Mars (VIIème).
Manif en "bleu, blanc, rose"
Les manifestant sont appelés à venir "en bleu, blanc, rose". "Ce projet entend supprimer légalement l'altérité sexuelle et remettre en cause
le fondement de l'identité humaine", écrit sur son site internet le collectif, constitué d'une trentaine d'associations, comme Familles de France ou Alliance
Vita.
Les organisateurs n'avancent aucun chiffre quant au nombre de manifestants attendus dimanche mais Christine Boutin, présidente du Parti chrétien-démocrate, espère "plusieurs centaines de milliers de personnes".
L'organisation nationaliste et royaliste Action française appelle aussi à défiler avec "La Manif pour tous", qui avait rassemblé 100.000 personnes dans les rues de plusieurs villes de France le 17 novembre.
Le collectif "En marche pour la vie" (La Trêve de Dieu, Renaissance catholique, Laissez les Vivre...), qui organise chaque année depuis 2004 un défilé anti-avortement l'avant-dernier week-end de janvier a décidé cette année d'annuler cette marche pour appeler à défiler le 13 janvier.
Craintes de "récupération" politique
L'Institut Civitas, proche des catholiques intégristes, a pour sa part décidé de ne pas défiler aux côtés de "La Manif pour tous" mais dans un autre cortège, qui partira de la place Pinel, non loin de la place d'Italie. "Frigide Barjot est en train de manipuler l'objet de la manifestation. Elle accaparele mouvement et diffuse des idées qui visent à banaliser l'homosexualité, entretenant une confusion des messages", selon Alain Escada, président de Civitas.
Bien que "La Manif pour tous" appelle à une manifestation "pas politisée", comme elle l'a fait savoir sur son compte Twitter ("Nous ne nous laisserons pas récupérer!"), l'UMP compte se joindre au cortège.
C'est "pour moi un rendez-vous populaire majeur", a estimé le président de l'UMP Jean-François Copé, qui appelle les Français à participer.
En revanche, la présidente du Front national, Marine Le Pen, n'y participera pas, même si elle soutient "les élus, militants et sympathisants" du FN qui s'y rendront.
Les responsables religieux n'appellent pas à manifester
Malgré leur opposition au projet, aucun responsable des principales religions n'a appelé à manifester, à l'exception du Conseil national des évangéliques de France (CNEF), une branche du protestantisme.
Le cardinal-archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, a fait savoir qu'il ne participerait pas à la manifestation, sans exclure d'aller saluer les marcheurs.
Le Grand rabbin de France Gilles Bernheim "n'appellera pas à manifester" non plus, pas plus que le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, qui laisse toutefois "à chacun la liberté de manifester ou non".
Une majorité de Français souhaite un référendum sur le projet de loi, selon un sondage de l'Ifop pour Valeurs actuelles publié jeudi.
Mais sur le fond, une large majorité de Français (60%) est favorable à l'ouverture du mariage tandis que les partisans de l'adoption sont en
minorité (46%), d'après un autre sondage Ifop pour le Journal du dimanche, publié mi-décembre.
Les partisans du mariage homo, qui avaient défilé le 16 décembre, appellent pour leur part à redescendre dans la rue le 27 janvier. La discussion à l'Assemblée commencera le 29 janvier.