Une centaine d'artisans s'est retrouvée dans les rues d'Arras. Ils ont manifesté leur inquiétude pour leur avenir. De plus en plus de charges, une augmentation probable de la TVA...ils sont nombreux à mettre la clé sous la porte.
Ils étaient une centaine sur la grand Place d'Arras. Réunis sous le même slogan "Sauver les artisans du bâtiment, c'est maintenant ou jamais". Les carnets de commandes sont vides, les charges de plus en plus lourdes. Les artisans du bâtiment sont très inquiets pour leur devenir.
"C'est devenu insupportable"
"Nos charges sont vraiment énormes. Elles augmentent tous les ans à hauteur de 10% environ. C'est devenu insupportable". Alain Leuleu, président de la Fédération des artisans du bâtiment du Pas-de Calais est alarmiste : "Les carnets de commandes diminuent. 2012 a été catastrophique à ce niveau-là". Dans le Nord Pas-de-Calais, 1000 artisans ont dû cesser leur activité, faute de commandes.Près de Saint-Omer, à Moulle, c'est le constat que fait Pierre Wasselin, gérant de la société Construction Bois Habitat. Spécialisé dans la construction de maison à ossature bois, il a de moins en moins de chantiers. Et de plus en plus de demandes pour de simples compléments d'isolation de combles.
TVA à 11% en 2014 ?
"La TVA est passée à 7% en 2011. Elle risque de passer à 11% en 2014. C'est une catastrophe. Ca signifie que beaucoup d'artisans vont mettre la clé sous la porte" insiste Alain Leuleu, président de la Fédération des artisans du bâtiment du Pas-de Calais. Il était l'invité de notre journal de 12h.
Forte concurrence étrangère
Dans la région, les chantiers dans le neuf ont chuté de 24%. En cause la crise économique, qui a touché de plein fouet le secteur, et des crédits de plus en plus difficiles à obtenir auprès des banques. Les artisans dénoncent aussi une nouvelle forme de concurrence venant de l'étranger avec des prix de plus en plus compétitifs. "Il y a beaucoup d'étrangers, notamment des entreprises Espagnoles, qui s'installent à Paris et qui n'hésitent pas à venir chercher des marchés français. On a des différences de prix énormes, de l'ordre de 20 à 25%" observe Henry-Luc Sprimont, président de la CAPEB Nord. Les observateurs prévoient que l'activité devrait encore baisser de 3% pour l'année 2013.