Dominique Proyart, Isabelle Demaison, Pierre Linéatte et Michel Boulogne des élus socialistes viennent de constituer un nouveau groupe au sein de la majorité du conseil général de la Somme, "Gauche Solidaire".
Cette fronde est une conséquence des divergences qui opposent ces élus et le président du conseil général Christian Manable (PS).
Dominique Proyart conseiller général PS du canton de Domart-en-Ponthieu, Isabelle Demaison conseiller général PS du canton de Corbie, Pierre Linéatte conseiller général PS du canton de Péronne et Michel Boulogne conseiller général PS du canton de Roisel, s'ils restent dans la majorité, entendent désormais marquer leur ancrage bien à gauche.
Une gauche exigeante qui veut se démarquer
Les désaccords entre ces conseillers généraux dont certains n'ont pas repris leur carte au PS cette année (Isabelle Demaison, Michel Boulogne, et Pierre Linéatte) portent sur la future politique budgétaire du département. Mais pas uniquement. " En plus de quelques reproches personnels, ils ont décidé de faire pression" souligne le conseil général, "en pleine période de discussion du budget, les contraintes sont nombreuses. Il faut faire des efforts" .
Et justement c'est sur les efforts à faire qu'il y a divergence. A titre d'exemple, faut-il ou non assurer la gratuité du transport scolaire un poste budgétaire important. La question est posée. " à l'heure ou les budgets sont serrés, il faut travailler et trouver des solutions" rappelle Isabelle Demaison, on doit continuer à préserver cette gratuité au moins jusqu'au collège, cela fait diminuer la charge des transports du conseil général", autre exemple de discorde l 'eventualité d'une réduction du budget de fonctionnement du SDIS 80. Et la liste est longue ! "On doit également maintenir notre politique sociale en matière d'impôts. Notre groupe indiquera des pistes qui ne sont pas prises par le président Christian Manable," précise Dominique Proyart.
Une opposition pas forcément bien vue. " on a une vision différente des choses, la politique qui consiste à ne toucher à rien et à faire des économies ailleurs, en période de crise, ce n'est pas forcément la meilleure tactique à adopter" rétorque le conseil général.
Une vision différente de la politique sociale à mener voilà ce que propose "Gauche Solidaire"
"on peut faire mieux et autrement" , rétorque Isabelle Demaison. Mais la cristallisation de ce nouveau groupe,"répond à la crainte de certains élus. En effet face au projet de réforme territoriale du gouvernement, de réduire le nombre des conseillers généraux dans deux ans." Précise le conseil général
"Ce n'est pas l'élément majeur de la création de notre groupe" affirme Isabelle Demaison. "Avec ce projet qui va faire bouger le redécoupage des territoires, on doit bien sur être vigilant et défendre nos valeurs rurales", mais pour ces élus frondeurs, c'est avant tout les discussions qui portent sur le bubget du département qui sont à l'origine de leur dissidence.
Ce nouveau groupe souhaite ne pas être marginalisé, il espère que d'autres élus de gauche se rallieront à sa bannière. Les quatre élus socialistes devraient prochainement tenir une conférence de presse afin d'annoncer officiellement la naissance de leur groupe.
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Une nouvelle donne pour des élections départementales reportées à 2015.
Le projet de loi qui sera défendu par le Ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, prévoit la suppression des conseillers territoriaux et la création des conseillers départementaux. Cette nouvelle dénomination s'accompagne d'un renouveau important dans la modalité de leur élection et le découpage de leurs circonscriptions, les cantons.
Ainsi, le texte prévoit l'élection de deux conseillers départementaux par canton, au lieu d'un seul aujourd'hui. Les candidats se présentent au suffrage, constitués en binôme de sexe différent. Une fois élus, les deux conseillers exerceront leur mandat indépendamment l'un de l'autre.
Comme le nombre de conseillers départementaux par canton est multiplié par deux, le projet de loi établit de diviser par deux le nombre de cantons dans chaque département (arrondi à l'unité supérieure).
Par ailleurs, le gouvernement propose que les conseillers départementaux ne soient plus renouvelés par moitié, mais intégralement.
Enfin, en raison des élections municipales, européennes et sénatoriales qui seront organisées en 2014, les projets de loi repoussent à 2015 la tenue des élections départementales et régionales.
Source Sénat