Delacroix vandalisé au Louvre-Lens : la sécurité est-elle en cause ?

L'incident aurait-il pu être évité ? Quelles leçons en tirer ? Le risque zéro existe-t-il ? Les questions autour de la sécurité au Louvre-Lens ne manquent pas au lendemain du taguage d'un tableau de Delacroix par une visiteuse

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Que s'est-il passé précisément ? 

Les images de vidéo-surveillance le montrent. L'incident n'a duré que quelques secondes. Juste le temps pour la visiteuse d'inscrire "AE 911" (inscription de 10 cm sur 30) et d'être maîtrisée immédiatement par un autre visiteur et un gardien. 

Le tableau était-il suffisamment protégé ? 

Le tableau était protégé, avant l'incident, par une barrière de mise à distance, soit le même dispositif que celui mis en place lorsqu'il était exposé au Louvre à Paris. Une barrière qui n'est pas infranchissable. Pour la direction du musée, le dispositif de sécurité a fonctionné.

Il est impossible de protéger complètement des dégradations un tableau comme le Delacroix. Au Louvre, à Paris, La Joconde est conservée derrière une vitre blindée. Pour une oeuvre, de la taille de "La liberté guidant le peuple" (Plus de 3 mètres de haut), ce genre de mesure est impossible.

"Les actes de vandalisme sont imprévisibles, a indiqué Vincent Pomarède, directeur du département des peintures au Louvre.  Il est très difficile de trouver une solution pour les empêcher. La meilleure solution c'est la vitrine. Mais dès qu'une oeuvre a une taille importante, cela devient difficile de lui en construire une. En raison du coût mais aussi pour des raisons techniques. Pour les peintures, le verre peut poser un problème de lisibilité de l'oeuvre. Au Louvre, les oeuvres peintes de petit format ont assez souvent des vitres, notamment pour éviter les risques de vol par découpage de la toile. Dès que le tableau dépasse les deux mètres, la vitre devient extrêmement lourde, avec le risque que cela fragilise l'oeuvre et le cadre. En outre un verre de grande ampleur, même feuilleté, risque de se casser et d'endommager le tableau. Il y a bien des matériaux du genre plexiglas, mais c'est très lourd aussi. Lorsqu'elle a été envoyée au Japon il y a quelques années, +La liberté guidant le peuple+ avait été placée dans une immense vitrine mais on la voyait très mal."

La philosophie du musée reste et restera, de permettre à tous les visiteurs de voir les oeuvres dans les meilleures conditions possibles. 

Que va changer cet incident ? 

"Des mesures de renforcement de la sécurité sont mises en oeuvre pour pallier tout risque dans les jours à venir", a indiqué Xavier Dectot, directeur du Louvre-Lens. En clair, le personnel va être renforcé notamment dans "La Galerie du temps" : un gardien supplémentaire sera spécialement et temporairement affecté au tableau de Delacroix. Un périmètre de sécurité renforcée (la petite barrière va être légèrement éloignée) autour des oeuvres majeures et fragiles du musée (comme la Sainte-Anne de Léonard de Vinci) devrait être être mis en place. Jusqu'à présent, il y avait une longueur de bras entre la toile et le public, l'écart sera désormais de 1,50 m

Actuellement, 40 gardiens sont en permanence dans le musée. 5 dans La Galerie du temps auxquels il faut ajouter trois médiateurs. Un sixième gardien sera donc présent dans cette Galerie à partir de ce samedi. 

Le risque zéro existe-t-il dans les musées ? 

Non, bien sûr. la dégradation matérielle des oeuvres est la hantise de tous les conservateurs. Les exemples de dégradations sont rares mais spectaculaires (quelques exemples ici). Et il semble illusoire que l'on puisse totalement éviter les "coups de folie". De toutes façons, une oeuvre est en danger partout et à tout moment, même dans les réserves d'un musée ! 

"Il y a toujours eu des incidents et cela ne se produit pas très souvent, a indiqué Vincent Pomarède, directeur du département des peintures au Louvre. Je ne note pas d'augmentation du nombre de ce type d'acte. Les oeuvres chargées de symboles attirent les exaltés. Je me souviens que lors de ma première permanence au Louvre la nuit, il y avait eu un acte de vandalisme sur un sarcophage égyptien. C'était le fait d'un Soudanais qui en voulait au rôle des Egyptiens dans l'histoire... Le devoir des musées est de rendre les oeuvres de façon la plus accessible possible au public. Mais,ce faisant, on les expose à l'imprévisible. La surveillance, la présence humaine, permet de limiter les risques."




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