Les salariés du manufacturier de pneus sont-ils prêts à investir dans une société coopérative et participative? Et à quoi ressemble justement une Scop ?
Une Scop, ou Société COopérative et participative, est une structure dans laquelle des salariés ont investi de l'argent pour détenir au moins 51% du capital de l'entreprise.
Ces 51% leur donnent 65% des droits de vote dans toutes les décisions concernant la société. Seuls les salariés-associés, ceux qui ont mis la main à la poche, sont décisionnaires. Et le poids d'un associé ne dépend pas, comme dans une entreprise capitalisée de manière classique, du montant de son apport: un associé=1 voix, quelque soit son investissement financier.
Les salariés-associés sont rémunérés à la fois pour leur travail et pour leur apport en capital en touchant intéressement et dividendes: en général, la moitié des bénéfices de l'entreprise, lorsqu'elle en fait, sont redistribués à ces co-entrepreneurs.
Les membres de la direction de la Scop sont élus par les salariés-associés dans leurs rangs. Ils n'ont ni bonus ni stock-options.
Ceux qui n'ont pas investi dans la Scop dès le départ peuvent le faire n'importe quand.
Pour créer une Scop, la loi fixe l'apport minimum à 15 euros et à 2 le nombre minimum d'associés. Et il faut un marché disponible.
La structure particulière de la Scop ne la dédouane pas de rencontrer les mêmes difficultés qu'une entreprise normale: gestion du personnel, démarchages des clients, organisation de la production...Des tâches d'autant plus difficiles quand l'entreprise est grande.
Et même si l'utilisation des bénéfices est différente que celle dans une entreprise normale, la Scop est contrainte, comme toute entreprise, de faire si ce n'est des bénéfices au moins un chiffre d'affaire lui permettant d'être viable et pérenne.
La structure Scop n'est que rarement utilisée pour remettre à flot des entreprises en difficultés: c'est le cas de moins de 5% des Scop. La majorité des Scop sont de nouvelles entreprises ou des entreprises saines transformées en Scop à la suite du départ à la retraite sans repreneur du dirigeant.