Fraisnor Feuchy : les deux salariés perchés sur un silo ont pu rencontrer le ministre de l'Agroalimentaire

Deux délégués CGT du fabricant de lasagnes fraîches Fraisnor placé en redressement judiciaire, perchés depuis lundi matin en haut d'un silo de leur entreprise, à Feuchy (Pas-de-Calais), en sont finalement redescendus pour rencontrer le ministre de l'Agroalimentaire.

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Les deux salariés de l'entreprise, durement touchée par le scandale de la viande de cheval, étaient montés vers 07H30 au sommet du silo de l'entreprise, balayé par le vent et par la neige, à environ 25 mètres de haut, et y avaient déployé quatre drapeaux CGT, selon les gendarmes.

Ils en sont finalement descendus peu après 19H30, après l'annonce de l'arrivée à Arras du ministre de l'Agroalimentaire, Guillaume Garot, pour une réunion en préfecture, en présence des deux syndicalistes, de trois autres délégués CGT et du préfet du Pas-de-Calais.

"Nous regardons financièrement ce qui est possible avec la Région Nord/Pas-de-Calais et des partenaires financiers privés pour soulager la trésorerie, afin que les salaires soient payés et l'activité pérennisée", a déclaré M. Garot à l'issue de la réunion.

Le ministère soutient également les démarches de la direction de Fraisnor "pour conforter ses clients et en trouver de nouveaux" malgré "une situation conjoncturelle très complexe", a précisé le ministre.

Point avec la préfecture en fin de semaine


Un point avec la préfecture est prévu en fin de semaine, selon M. Garot, qui assure être "en contact permanent" avec Fraisnor. 

"Il fait très froid, il y a du vent, mais nous étions prêts à passer la nuit. C'était le dernier recours pour avoir un entretien avec M. Garot", a réagi Hervé Agez, un des deux hommes montés en haut du silo.

"On a déjà gagné notre première revendication : que le ministre vienne", a estimé Christian Delépine, secrétaire de la CGT, majoritaire chez Fraisnor.

"Grève de la faim et de la parole"


Les deux salariés, tous deux membres du CHSCT, âgés de 45 et 47 ans, s'étaient déclarés "en grève de la faim et de la parole" et se disaient prêts à redescendre après avoir obtenu "des engagements écrits", dans un message écrit transmis à leur syndicat.

Fraisnor, qui fabriquait chaque mois 700 tonnes de lasagnes fraîches, a été placé mercredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce d'Arras avec une période d'observation de deux mois.

La société a vu ses commandes chuter de 70% depuis le scandale de la viande de cheval et une partie de ses 110 salariés ont été mis au chômage technique.

Les salariés avaient voté l'occupation de l'usine le soir et le week-end par crainte que "l'outil de travail parte", et annoncé des actions. "Nous avons besoin d'avance de trésorerie pour pouvoir continuer. C'est urgent", a expliqué M. Delépine, décrivant "la fatigue mentale des travailleurs".
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