Montigny-en-Gohelle : retour au calme sous surveillance après la mort d'un habitant tué au cours de son interpellation

La ville de Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), dont un habitant est décédé jeudi lors de son interpellation, a été le théâtre d'échauffourées entre des résidents et la police. Ce jeudi soir, le calme semblait être revenu au calme. 70 policiers vont rester sur place cette nuit.

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"Il y a eu de façon sporadique et assez éclatée sur l'ensemble de Montigny des incidents du type incendies de conteneurs à ordures, bris d'un abribus, des choses de ce genre", et également des jets de cailloux, a déclaré à l'AFP le préfet du Pas-de-Calais, Denis Robin, qui s'est rendu sur place.

"On a eu des groupes d'une quarantaine d'individus qui ont essayé ainsi de multiplier les incidents", a-t-il ajouté, mais aux environs de 17H00, "la situation semble apaisée, sous contrôle". Des forces de l'ordre déployées dans la journée resteront dans la soirée et dans la nuit de jeudi à vendredi "aux côtés de la population pour assurer la tranquillité dans la commune", a informé le préfet.

Un homme dont la responsabilité est susceptible d'être engagée pour des dégradations a été interpellé vers 17H00.

Une trentaine de personnes du quartier, de tous âges, ont fait face en fin d'après-midi aux forces de police, cibles de quelques jets de pierres, a
confirmé la préfecture du Pas-de-Calais, qui parlait de "tension". Les autorités, qui estimaient que la situation était sous contrôle, avaient tout de même lancé "un appel au calme". Des vitrines ont été brisées route de Harnes, à proximité de la rue de Lassigny où ont eu lieu les faits. 

"Quelques poubelles ont brûlé", a précisé par ailleurs la préfecture. 

Des journalistes agressés


Des journalistes, parmi lesquels un photographe de l'AFP, ont été agressés par des inconnus dont le vol semblait la motivation. "Descendu de mon véhicule, avec mon matériel photo dans mon sac, je me suis fait agresser par des gens d'une vingtaine d'années qui me soupçonnaient d'avoir filmé
les échauffourées avec la police
", a raconté le photographe de l'AFP.
"Ayant à peine sorti mon boîtier sans objectif pour leur montrer que je n'étais pas là pour filmer, un des homme a mis la main sur la lanière de mon appareil et est parti avec en courant", a-t-il ajouté.

Le photographe de l'AFP a précisé qu'il n'avait "pas été frappé", même si l'attitude des inconnus était menaçante. D'autres représentants des médias venus couvrir les incidents ont également eu maille à partir avec des individus au plus fort des échanges de pierres et de gaz lacrymogène entre protestataires et policiers, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Un photographe du quotidien la Voix du Nord a été frappé, probablement par les mêmes personnes, avant de réussir à leur échapper au terme d'une course poursuite d'abord à pied puis en voiture. Une journaliste de BFM TV a vu une vitre de son véhicule cassée.



Les faits
Un homme de 26 ans a été tué par un policier jeudi en fin de matinée lors d'une interpellation mouvementée à son domicile de Montigny-en-Gohelle (Pas-de-Calais), a-t-on appris de source judiciaire.
L'homme était recherché par la police après avoir tenté jeudi matin, muni d'une paire de ciseaux, d'extorquer de l'argent à la gérante d'un hôtel de Fontaine-Notre-Dame, près de Cambrai (Nord), où il avait passé la nuit. Il avait ensuite pris la fuite en voiture.

Vers 11H30, une patrouille de quatre policiers s'est rendue au domicile du suspect, identifié grâce à sa voiture, pour l'interpeller.
"Cela s'est mal passé", a indiqué à l'AFP une source judiciaire. Selon les premiers éléments de l'enquête, le suspect se serait précipité sur l'un des policiers qui aurait alors ouvert le feu en direction de ses jambes. Le suspect est revenu à la charge, frappant le policier au thorax avant que celui-ci ne tombe à terre.
Un de ses collègues aurait alors ouvert le feu en direction du suspect, l'atteignant à l'abdomen. L'homme est mort sur place.

Les jours du policier blessé ne sont pas en danger, a-t-on indiqué de même source.
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