Evasion de Redoine Faïd : la sécurité de la prison de Sequedin en question

La sécurité à la prison de Sequedin est-elle suffisante ? Les surveillants sont-ils assez nombreux ? Aurait-on pu éviter l'évasion de Redoine Faïd ce samedi ? 

La prison de Sequedin (Nord), dont s'est évadé samedi le braqueur Redoine Faïd, est un établissement récent, qui date de 2005, mais n'est "pas adaptée" à des détenus au profil "dangereux", selon un syndicaliste de l'administration pénitentiaire.
"L'établissement n'est pas adapté et il n'y a pas beaucoup d'établissements adaptés" en France pour accueillir des "détenus dangereux" comme Redoine Faïd, a expliqué à l'AFP Etienne Dobremetz, représentant du syndicat Ufap-Unsa.

"Il faut qu'on nous donne les moyens une bonne fois pour toutes de gérer ce genre d'individu et je pense que ça passera par la construction d'établissements spécialisés et destinés à recueillir ce genre d'individu, avec les moyens humains et les moyens matériels", a déclaré M. Dobremetz.

Pas assez de maisons centrales ?


Redoine Faïd "était dans le quartier commun, en détention commune, donc il était dans un bâtiment qui ne présente pas en termes de sécurité des mesures supplémentaires", selon M. Dobremetz. A propos de la prison de Sequedin, le syndicaliste ajoute : "C'est une maison d'arrêt, faite pour accueillir des détenus de courte peine, des prévenus, pas encore jugés".

"Malheureusement, on n'a pas assez de maisons centrales et de toute façon, un détenu, quand il est encore prévenu, quand il n'est pas encore jugé, il est placé en maison d'arrêt comme un individu qui a volé un autoradio", a-t-il déploré.

Pas assez de fouilles ?

La prison de Sequedin fait selon lui l'objet de fréquents "parachutages" par dessus le mur d'enceinte, d'objets tels que des substances prohibées, ou des armes blanches : "si ça, ça rentre, pourquoi pas une arme à feu ou des explosifs ?". "On ne donne plus les moyens aux agents de faire leur métier correctement", a conclu M. Dobremetz, qui regrette par ailleurs l'arrêt des fouilles à corps des détenus à l'issue d'un parloir.

En septembre 2012, les syndicats de surveillants de prison avaient réclamé une fouille complète de la prison. Pour chercher portables, objets illicites et armes... Un syndicaliste avait même évoqué dans notre reportage la crainte d'une éventuelle prise d'otages : 

Une prison modèle ?

Quand elle a été construite en 2005, la maison d'arrêt de Sequedin devait devenir une prison modèle, destinée à remplacer la vétuste maison d'arrêt de Loos située quelques kilomètres plus loin. Elle avait vocation à accueillir des détenus prévenus, des condamnés à une peine d'emprisonnement supérieure à un an ou en attente d'une affectation sur un établissement pour peines, ainsi que les publics spécifiques que sont les mineurs et les femmes incarcérés.

Mais aujourd'hui, ont est loin de cette vocation. L'établissement est déjà surpeuplé. 850 détenus pour 700 places environ. 



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