Le conseil régional du Nord/Pas-de-Calais a voté vendredi à l'unanimité une délibération autorisant le dépôt d'une requête en annulation des nouveaux tarifs du TGV Paris-Lille, qu'il considère trop élevé par rapport à d'autres trajets.
Daniel Percheron, président PS du conseil régional, avait annoncé son intention de demander aux tribunaux et au Conseil constitutionnel de trancher sur le sujet. Selon des chiffres cités par la région, un aller simple sur la ligne Paris-Lille revient à 19 centimes du kilomètre en période normale contre 12 centimes pour un trajet entre Paris et Marseille.
"Nous demandons simplement à être traité comme les autres régions de France en ce qui concerne le TGV", a rappelé Daniel Percheron lors de la séance plénière de vendredi.
Il a souligné que le Nord/Pas-de-Calais était la région de France la plus généreuse en matière de financement des infrastructures de Réseau ferré de France (RFF), gestionnaire du réseau ferroviaire français. Bernard Roman, membre du groupe socialiste, a précisé que le Conseil d'Etat, qui
dans un premier temps avait fait savoir qu'il n'était pas compétent sur le sujet, a finalement indiqué qu'il pourrait se pencher sur le fond du dossier.
Le groupe d'opposition a soutenu la délibération par la voix de Philippe Rapeneau, son président, tout en exprimant un certain scepticisme sur l'issue de la requête de la région.
"Un hold-up"
Après un premier recours déposé en 2011, le tribunal administratif de Paris avait retoqué la demande, arguant qu'elle était devenue sans objet après l'annonce des nouveaux tarifs 2012.
Marine Le Pen a également soutenu la motion pour le groupe FN, dénonçant une "tarification à la tête du client" et un "véritable hold-up".
Selon la SNCF, des tarifs similaires à d'autres lignes courte distance
Interrogée par l'AFP, la SNCF a avancé le fait que la tarification au kilomètre n'était "pas spécifique à Paris-Lille", mais "comparable à ce qui est pratiqué sur les relations Paris-Tours ou Paris-Le Mans", sur des distances relativement similaires.
"Cela tient au principe de dégressivité kilométrique, à savoir qu'il y a des coûts fixes qui s'amortissent mieux sur une longue distance", a précisé Jérôme Leborgne, directeur de l'axe TGV Nord, comparant le cas du TGV à celui des longs et moyens courriers.
La SNCF indique également qu'elle a décidé de "ne procéder qu'à une augmentation limitée du Paris-Lille en 2013, inférieure à la moyenne nationale".
"Le TGV Nord reste accessible au plus grand nombre et SNCF propose beaucoup de petits prix", par l'intermédiaire des prix Prem's, des tarifs réduits et du tarif "Forfait", affirme la société.