La transmission d'homme à homme du nouveau coronavirus (nCoV) qui a infecté un Français, hospitalisé à Lille après un séjour dans la Péninsule
arabique, est possible mais jusqu'à présent assez rare, selon des spécialistes.
Les résultats des tests sur deux personnes suspectées d'avoir été infectées, en France, par le premier patient français atteint par ce virus proche de celui du SRAS, sont attendus d'ici à samedi soir, a indiqué la ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Celle-ci a précisé lors d'une conférence de presse samedi à Lille que les analyses pour trois autres cas suspects de personnes ayant été en contact
avec le malade se sont finalement avérées négatives.
Les deux personnes pour lesquelles on attend les résultats sont un homme de la famille du patient contaminé et un malade qui a été son voisin de chambre, pour lequel des "examens complémentaires" ont été pratiqués.
Le professeur Yasdan Yasdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, à Paris, a souligné samedi qu'il "espérait" que ces tests seraient négatifs mais que si ce n'était pas le cas ce ne serait ni totalement inattendu ni "complètement alarmant".
"S'il y a un cas positif (...), il ne faudra pas s'alarmer outre mesure"
a-t-il déclaré lors d'un entretien sur la chaîne d'information BFMTV. Ce spécialiste a fait référence au cas d'un Britannique tombé malade après avoir séjourné au Pakistan puis en Arabie Saoudite, principal foyer suspecté pour le nCoV.
De retour en Grande-Bretagne, il a contaminé deux autres personnes sur 103 "contacts proches" identifiés. Il s'agissait de deux proches, dont l'un a développé une forme très atténuée de la maladie, généralement caractérisée par de la fièvre, de la toux, un essoufflement
et une difficulté à respirer.
Une équipe de recherche spécialisée de l'agence sanitaire britannique Health Protection Agency (HPA) a jugé d'après ce cas qu'il y avait une "preuve d'une transmission limitée de personne à personne".
Avant ces cas britanniques, deux autres "foyers" avaient été comptabilisés, l'un dans un hôpital en Jordanie et un autre dans une famille en Arabie saoudite, mais sans "évidence claire de transmission de personne à personne", selon le HPA.
A ce jour, 33 cas d'infection par nCoV dans le monde ont été notifiés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et 18 personnes en sont mortes (11 en Arabie Saoudite). On ignore précisément où se situe le réservoir de ce virus mais celui-ci pourrait trouver son origine chez des chauve-souris.
La version moins virulente de la maladie observée chez l'un des malades britanniques "ouvre la possibilité d'un éventail" de symptômes plus large qu'attendu, a indiqué dans un article l'équipe de recherche du HPA.
"Une proportion significative des cas pourraient maintenant et à l'avenir être moins virulents et même sans symptômes",
selon ces experts britanniques. Un porte-parole de l'OMS a souligné vendredi qu'il n'y avait pour l'heure aucun signe de transmission "soutenue" du nCoV de personne à personne.
Le représentant a toutefois annoncé l'envoi, mercredi dernier, d'une mission en Arabie saoudite composée de deux spécialistes de l'Organisation, pour "mieux comprendre la situation et donner des conseils".