Elu meilleur joueur étranger, le meneur américain Dwight Buycks est la véritable révélation de la saison en ProA de basket et le pion qui pourrait permettre à Gravelines d'éviter en play-offs la désillusion de l'année passée. En commençant par Nanterre, ce lundi soir, en quart de finale.
Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. "C'est la bonne pioche de la décennie", s'enthousiasme Hervé Beddeleem, le directeur exécutif du BCM, au sujet du deuxième meilleur marqueur de la ProA (18,7 points de moyenne).
Lorsqu'il arrive à Gravelines en août dernier, Buycks (24 ans, 1,91 m), est un inconnu. Sa seule expérience européenne se résume à sept rencontres
sous le maillot d'Ostende, champion de Belgique, avec un maigre 5,3 points de moyenne. Même si son passage dans la Ligue de développement américaine aux Tulsa 66ers a été remarqué (15,1 points), même s'il sort de Marquette, université américaine reconnue, le jeune joueur n'a jamais eu de rôle de leader.
Retrouvez quelques-uns de ses plus beaux paniers dans cette vidéo :
C'est la bonne pioche de la décennie.
"A Ostende, il est arrivé comme pigiste médical, derrière le meneur titulaire. Et il a fait ce qu'on attendait de lui. C'est justement sa capacité d'adaptation
qui nous a intéressés", confie Christian Monschau, élu meilleur entraîneur de la saison, le BCM ayant terminé premier de la phase régulière.
A l'époque, Buycks avoue : "Je ne connais pas le Championnat de France. Je vais découvrir..." Neuf mois plus tard, le voilà élu meilleur joueur de ProA ! "Si ma première saison en France est une réussite, je le dois à mes partenaires, à mon club, à mon coach... Je ne marque pas tout seul", déclare l'Américain.
"Sur le podium des MVP, il a été l'un des rares à ne pas parler de lui mais des autres", remarque Romuald Coustre, le manageur général du club. Immédiatement après la cérémonie, Buycks est allé téléphoner à... sa mère, restée à Milwaukee.
"Quelqu'un qui a une vraie éducation"
"Il a dû se battre pour s'en sortir", confie Coustre. "C'est quelqu'un qui a une vraie éducation. Ses attitudes dans le groupe sont toujours positives", note l'entraîneur adjoint Christophe Millois. "C'est un bosseur. Tout l'intéresse. Il est attentionné à la vidéo. Il force le respect. Son titre de MVP est mérité... Et il a encore une grande marge de progression", remarque Monschau."Sa grande force réside en sa capacité à faire jouer ses partenaires, tout en étant capable de prendre le match à son compte si les circonstances l'exigent", note Beddeleem. Plusieurs fois cette saison, et notamment lors de la victoire à la Leader's Cup, Buycks a été déterminant. Juste avant d'aborder les play-offs contre Nanterre, le club nordiste doit se libérer d'un poids. Une forme de traumatisme. La saison dernière, premier de la
saison régulière avec seulement trois défaites en trente matches, le BCM avait été éliminé d'entrée par Cholet.
Le titre de MVP, c'est un accomplissement, mais maintenant nous voulons gagner le titre !
Hervé Beddeleem veut se rassurer : "Avec Buycks, je crois que nous avons cette saison le "clutch player" (joueur décisif en fin de match, Ndlr) que nous n'avions pas jusqu'alors. Dwight est pour nous ce que Blake Schilb est à Chalon..." Buycks, lui, sourit comme à son habitude. "Le titre de MVP, c'est un accomplissement, mais maintenant nous voulons gagner le titre !"
Pour la saison prochaine, le jeune meneur rêve de NBA. A moins que... "On pourra sans doute le garder plus facilement si nous sommes champions et que l'on dispute l'Euroligue", remarque Beddeleem. Pour ne pas revivre le cauchemar de 2012, le BCM compte sur Dwight Buycks. Son Petit Prince !