Un ancien responsable militaire rwandais, le colonel Laurent Serubuga, a été interpellé jeudi près de Cambrai (Nord) et écroué, en vertu d'un mandat d'arrêt international pour génocide émis par le Rwanda.
Agé de 74 ans, le colonel Serubuga, ancien chef d'état-major adjoint de l'armée rwandaise au moment du génocide de 1994, a été placé en garde à vue puis présenté vendredi au parquet général de Douai (Nord) qui lui a notifié le mandat d'arrêt international, pour génocide, complicité de génocide, participation à une organisation criminelle en vue de commettre un génocide et meurtre, en 1994.
Il a été placé en détention provisoire en attendant une audience de la chambre de l'instruction de Douai qui doit statuer sur la "légitimité du mandat d'arrêt", prévue jeudi à 09H00, selon la même source. Il envisage de contester la légitimité du mandat d'arrêt. Toutes les plaintes ayant visé le colonel Serubuga en France ont été jusque'ici classées sans suite.
Il vivait à Escaudoeuvres
Laurent Serubuga vivait depuis des années dans le Nord de la France, et dernièrement à Escaudoeuvres. Il détenait une carte de séjour mais sa demande d'asile a été refusée. Il serait arrivé en France en 1998.
Selon le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR), il aurait pris une part active dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Selon ce collectif, "le colonel Serubuga a fait partie d'un groupe de onze officiers - les "Camarades du 5 juillet 1973" - qui a aidé le général major Juvénal Habyarimana à renverser le président Grégoire Kayibanda, au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962. Ayant occupé quelques années plus tard les fonctions de chef d'état-major adjoint de l'armée rwandaise, Serubuga est poussé à la retraite en juin 1992." Mais, selon le CPCR, "il avait repris du service en 1994".
D'avril à juillet 1994 au Rwanda, des génocidaires hutu avaient massacré plus de 800.000 personnes, dans leur immense majorité des membres de la minorité tutsi, selon l'ONU.
A ce jour, la France a toujours refusé d'extrader vers le Rwanda. De nombreux responsables du génocide Rwandais seraient toujours réfugiés en France.