Les commerçants sont plutôt satisfaits de ces soldes d'été 2013, qui ont permis de sauver la saison même si le bilan final est mitigé.
Stimulés par le beau temps, les soldes d'été, qui se terminent mardi soir, auront, après un début timide, finalement fait recette. "Les soldes n'ont pas été mauvais, on va finir à l'équilibre, ce qui n'est pas mal, mais ce n'est pas non plus la frénésie", dit Aude de Moussac, experte consommation chez Kurt Salmon.
Dans le centre ville d'Arras, les commerçants que notre équipe a rencontré étaient aussi plutôt satisfaits. Ils estiment que le soleil du mois de juillet leur a permis de rattraper une saison catastrophique et ils leur restaient beaucoup de stock, qu'apparemment ils ont réussi à écouler.
Chez les commerçants aussi, le bilan est contrasté, mais reste globalement positif ou en tout cas meilleur qu'attendu. Seuls les indépendants font grise mine. Les soldes "auraient pu nous redonner un petit peu d'oxygène" mais "patatras, on est à - 2,5%. Ce qui veut dire que pour nous la saison est pourrie", déclare Bernard Morvan de la Fédération nationale de l'habillement. Mais pour la majorité, les clients ont été au rendez-vous. 80,9% des Français ont effectué au moins un achat en solde, soit un peu plus que prévu, rapporte l'institut Toluna.
Près de 7 commerçants sur dix (67%) jugent le bilan de ces cinq semaines de rabais "satisfaisant", grâce notamment au retour de fortes chaleurs, qui ont dopé les achats de pièces de plein été (shorts, robes légères, débardeurs...). Ce chiffre est supérieur de 15 points à celui de l'an dernier. Une embellie à laquelle personne ne s'attendait en juin, après un début de saison calamiteux (ventes en recul de -2 à -15% selon les enseignes) en raison d'une météo
automnale. "On était déjà tellement en retard, que la saison sera de toutes façons mauvaise voire très mauvaise", pronostiquait à la mi-juillet Jean-Marc Génis de la Fédération des enseignes de l'habillement (grandes chaînes).
De fait, les 300 commerçants interrogés par la CCI Paris sont 58% à juger la saison peu ou pas satisfaisante. En cause, la météo mais également la crise économique qui a conduit les consommateurs à réduire leurs achats vestimentaires au strict minimum. Cette tendance à l'économie s'est ressentie aussi pendant les soldes.
"L'engouement pour les bonnes affaires est là, mais ce n'est pas non plus le rush", ont constaté nombre de magasins.
De plus, "avec la crise, ils (les clients, ndlr) recherchent surtout les petits prix", ajoutent-ils. Résultat: ils achètent "moins mais utile. Il n'y a plus d'achats coups de coeur" et les paniers moyens sont en baisse. Près de la moitié des Français (48,8%) ont dépensé moins de 150 euros pendant ces soldes, alors que leur budget prévisionnel moyen était de 203,5 euros, remarque Toluna. "En plus, on note que les clients contrairement aux autres années, ne reviennent pas plusieurs fois faire les soldes", dit Philippe Guilbert de Toluna. Donc au final, les soldes n'ont pas été mauvais, mais "n'ont pas non plus été géniales", résume M. Génis. Cette tendance est également constatée sur internet.
Par ailleurs, pour faire venir les clients, tous les commerçants ont consenti à des rabais conséquents (-40 à -50% dès le départ) et se sont très vite lancés dans des deuxièmes démarques, souvent dès le premier lundi, voyant fleurir les -60 à -70%. Conséquence: "On atteint des niveaux de marges historiquement bas", affirme Aude de Moussac. "Nous avons bien vendu, mais comme nous avons fait de fortes démarques, le chiffre d'affaires stagne", déclare un commerçant.