C'est une grosse déconvenue pour un retraité villeneuvois. Son antiquité égyptienne aurait été revendue par un commissaire-priseur bien en dessous de sa valeur estimée. Il porte plainte pour escroquerie et abus de confiance.
Jean Roy, 89 ans, pensait pouvoir faire confiance à ce cabinet de commissaires-priseurs parisiens quand il leur laisse en charge une pièce "unique au monde". L'objet date du Moyen Empire égyptien et aurait donc plus ou moins 3000 ans (- 1000 avant Jésus-Christ). Il s'agit d'une planche de bois, appartenant à un "coffret à canopes de feu Thot Ir-Itis", dorée à l'or fin et représentant une scène d'embaumement, présidée par Anubis, le dieu chacal. C'est une oeuvre de famille, que le Villeneuvois tient de l'un de ses aïeuls, rien de moins que le fondateur du musée Grévin. Celui-ci l'aurait obtenu sous Napoléon III.
En 2007, le retraité décide de s'en séparer, car il a besoin d'argent. Il fixe le prix de début des enchères à 30 000 euros. Malheureusement, au même moment il tombe malade et va à l'hôpital. Son fils se charge de suivre la vente - l'objet est attribué à un acheteur pour 5000 euros. Lui en touche 2000, déduction faite des frais du commissaire-priseur. Mais il ne réalise pas sur le coup la sous-estimation.
Plainte déposée à Lille
Lorsque l'octogénaire s'en rend compte. Il porte plainte auprès du procureur de la République de Lille. D'après son avocat Me Rigobert Ngounou, la pièce estimée en 2007 par un expert du musée du Caire à 350 000 dollars, en vaudrait aujourd'hui 500 000. Par ailleurs, outre le prix de vente largement sous-évalué pour le plaignant, l'oeuvre a été vendue bien après le délai spécifié dans l'accord et qui était de 6 mois uniquement.Me Fromentin, qui s'est chargé de la vente, n'était pas joignable quand nous avons rédigé cet article.