Affaire Elodie Kulik: la nullité d'actes de procédure examinée mardi à Amiens

La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Amiens examine mardi la requête en nullité déposée par la défense de Willy Bardon, mis en examen et écroué en janvier pour le meurtre et le viol d'Elodie Kulik dans la Somme en 2002.

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Lors de cette audience à huis clos, les avocats de Willy Bardon, Me Grégoire Lafarge et Me Stéphane Daquo, vont demander la nullité de la mise en examen de leur client, ainsi que l'annulation des expertises psychologiques et de l'expertise vocale réalisées ensuite.

Willy Bardon avait été interpellé le 16 janvier avec six autres hommes faisant partie de l'entourage de Grégory Wiart - premier suspect identifié par recoupement d'ADN en 2012, mort accidentellement quelques mois après le meurtre d'Elodie Kulik-, mais c'est le seul à avoir été mis en examen, pour  équestration, viol et meurtre, et écroué.

Expertises ADN

En janvier 2002, les enquêteurs avaient découvert près du corps de la directrice d'agence bancaire âgée de 24 ans un préservatif et un mégot qui avaient permis d'établir deux empreintes ADN, mais n'avaient pu identifier un premier suspect que dix ans plus tard.

Or, expose Me Daquo, "il n'y a pas de trace de sperme de M. Bardon puisqu'il n'y a aucune trace ADN le concernant. Il n'y a pas d'empreintes génétiques, pas d'empreintes digitales, pas d'empreintes de pas, que ce soit sur la voiture, que ce soit sur le lieu du crime, que ce soit sur Elodie Kulik, et il n'y a pas d'aveu".

"On ne sait pas qui l'a tuée, donc les magistrats ont ouvert un réquisitoire supplétif après l'interpellation de M. Bardon en parlant d'enlèvement (...). C'est là la difficulté juridique: on ne peut pas le défendre correctement parce qu'on est poursuivi pour tout et son contraire, ou plutôt tout et son complémentaire", a-t-il expliqué.


Une expertise vocale contestée

Sans trace ADN et sans aveu, défend l'avocat, le seul élément sur lequel repose la mise en examen de Willy Bardon, c'est l'enregistrement d'un appel d'Elodie Kulik aux sapeurs-pompiers avant d'être tuée, sur lequel on distinguait au moins deux voix d'hommes avec un fort accent picard.

La voix de M. Bardon avait été reconnue par l'ancienne compagne de Grégory Wiart et cinq des six hommes placés en garde à vue en janvier. Le mis en examen lui-même avait dit aux enquêteurs que la voix sur la bande sonore ressemblait à la sienne, avant de nier les faits qui lui sont reprochés.

Après expertise vocale, des "éléments permettent de penser que c'est sa voix", avait indiqué le parquet général. Mais pour Me Daquo, l'expert qui a réalisé l'expertise vocale est "un expert en acoustique et non en expertise vocale, par ailleurs très décrié par d'autres chercheurs. (...) La seule chose qu'il s'est contenté de faire, c'est de faire auditionner la voix de M. Bardon par ses voisins. Ensuite, il a fait auditionner la bande. Si les gens disent que c'est la même, lui il en tire des conséquences. Ce n'est pas une analyse d'expert", estime l'avocat. 

"Pendant onze ans, on a cherché (...) sans contradicteur. Aujourd'hui, il y a quelqu'un qui est mis en examen, qui se défend, c'est son droit le plus strict, même si cette requête ne me convainc pas", a déclaré Me Didier Robiquet, le conseil du père de la victime, Jacky Kulik (domicilié à Violaines, dans le Nord).

Ce dernier "attend avec impatience le procès", a ajouté Me Robiquet, qui sera présent ou représenté mardi pour "témoigner (son) soutien à l'instruction".

La chambre de l'instruction, qui peut accéder à tout ou partie des demandes, avait refusé à deux reprises la remise en liberté de Willy Bardon.
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