Le maire de Croix a créé beaucoup d'émoi en disant que si un de ses habitants commettait "l'irréparable, il le soutiendrait". Appel à la violence pour les uns, résultat d'un ras-le-bol pour les autres. Régis Cauche a en tout cas décidé de revenir au fil des heures sur ses propos.
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Samedi
«
Et si un Croisien commet l’irréparable, je le soutiendrai ». Régis Cauche, maire UMP de Croix, prononce pour la première fois cette phrase samedi dans le cadre d'une rencontre avec des commerçants-agriculteurs.
La Voix du Nord rapporte les propos mais ils font peu de bruit.
Lundi 16h30
Un journaliste de La Voix du Nord interroge Régis Cauche pour savoir s’il maintient ses propos : «
Les Roms n’ont rien à faire à Croix. Oui, s’il y a un dérapage, j’apporterai mon soutien. La population en a assez. »
Lundi 17h30
France 3 Nord Pas-de-Calais a
une longue conversation téléphonique avec le maire de Croix. Il maintient les propos tenus à deux reprises à La Voix du Nord. Il dit les assumer "non pas en tant que maire, mais en tant que citoyen", assurant que les "Croisiens n'en peuvent plus". Il affirme que les vols se multiplient dans sa ville et qu'l est certain qu'ils sont le fait de Roms. Régis Cauche déplore "l'abandon de l'Etat" dans la gestion des roms. "
Il y a un ordre d'évacuation du TGI de Lille mais le Préfet ne l'exécute pas, je le vis très mal parce que l'Etat ne remplit plus sa mission".
Lundi 19h
Les premières réactions outrées tombent. Régis Cauche, contacté par d'autres médias,
commence à revenir sur ses propos : "
Ce n'est pas tout à fait ça que j'ai dit", dit-il à l'AFP
. "La situation est telle dans la ville aujourd'hui qu'il y a un rejet de tous les Croisiens par rapport à cette population. (...) Si demain il y a une action, on cherchera la responsabilité. Ces gens qui se voient violer leur terrain, qu'est-ce qu'ils vont faire? Je n'en sais rien. Mais j'alerte, il y a un risque."
Lundi 22 h
De nombreuses personnalités politiques condamnent fermement les propos du maire de Croix. Y compris dans son propre camp.
Sébastien Huyghe, député UMP
déclare au Lab d'Europe 1 : "
Le responsable politique doit montrer la voie, il ne peut pas raconter n'importe quoi. Certains pourraient passer à l'acte. Il n'a pas le droit. C'est un dérapage, la condamnation des propos est un acte fort, j'espère qu'il les retirera. Il se met en dehors du champ de l'UMP et de ses valeurs humanistes."
Mardi 7h
RTL, l'Express et d'autres médias nationaux s'emparent de la phrase. Mais
Régis Cauche ne la reprononce pas. Il minimise et "rétropédale" même complètement : "
En aucun cas je ne soutiendrai quelqu'un qui agirait de la sorte", dit-il sur RTL. "J'en appelle au calme, (...) à aucun moment je n'encourage l'auto-défense dans la ville."
Mardi 10h
Bernard Gérard, maire de
Marcq-en-Baroeul et secrétaire départemental de l'UMP du Nord, se dit satisfait de ce rétropédalage : "
Régis Cauche, par le passé n'a jamais eu de propos excessifs. Là, je pense que ses propos ont dépassé sa pensée. On ne peut que regretter qu'un maire prononce de tels propos. Ils les atténués et reprécisés. Tant mieux mais le problème, c'est les Roms. Martine Aubry les a amenés sur la métropole. Et aujourd'hui, elle ne sait plus comment faire. Nos populations et les maires ont un sentiment d'abandon. Nous sommes des Républicains et nous respectons les institutions qui doivent cependant joueur leurs rôles. "
Mardi 12h
Régis Cauche s'exprime de nouveau dans le journal de France 3 Nord Pas-de-Calais. Pour confirmer qu'il n'assume plus ses propos : "
C'était une phrase malheureuse, je le reconnais aujourd'hui..." Mais il relance le débat autour de la présence des Roms dans sa commune.