A l'heure où il est question de "féminiser" le Panthéon, l'association femmes solidaires et l'association CRIS appellent à faire entrer Martha Desrumaux, ouvrière du textile et politique engagée, au Panthéon.
Ce mardi, Marie-George Buffet a remis au président de la République un dossier pour demander que la communiste Marta Desrumaux figure au Panthéon. Tout un symbôle : elle serait la première ouvrière ainsi distinguée.
Martha Desrumaux est née à Comines, dans le Nord en 1897. A 9 ans, elle perd son père et issue d'une famille nombreuse, elle doit travailler. Embauchée dans une famille de Fâches-Thumesnil, comme bonne à tout faire, elle se sauve et rentre chez elle à Comines où elle décide d'être ouvrière. A l'époque, l'école est obligatoire jusque 13 ans, mais cette grande fille (1.75m) parvient à se faire engager dans une usine textile.
Très tôt, elle se syndique (CGT) et s'engage pour défendre la cause de ses consoeurs. Elle mènera de grandes grèves avant de rejoindre le PC. Elle sera ainsi la seule femme présente lors de la signature des accords de Matignon en 1936. Ces accords, lors du Front Populaire de Léon Blum, permettent notamment l'obtention d'acquis sociaux pour les ouvriers.
Militante et résistante
Résistante de la première heure, la Nordiste sera la première Française déportée à Ravensbrück en 1942. Rescapée, elle reprendra, après la guerre, ses activités politiques et sera élue adjointe à la mairie de Lille, puis député, devenant ainsi l'une des premières femmes à l'Assemblée Nationale.
Un parcours exceptionnel qui lui vaut un soutien sans faille de plusieurs associations, personnalités politiques... Elles espèrent qu'enfin son histoire sera reconnue et lui vaudra l'honneur de figurer au Panthéon. Pour militer dans ce sens, elles organisent une conférence de presse ce vendredi.