Les maires de la métropole proposent une solution pour 1500 Roms, les 1000 autres devront partir

Une quarantaine de maires ont assisté hier mercredi à la réunion présidée par Martine Aubry. Des solutions sont proposées pour 1500 Roms, notamment un nouveau village d'insertion à  Wasquehal. Restent 1000 Roms pour lesquels Martine Aubry en appelle à la "solidarité nationale."

Une quarantaine de maires ou leurs représentants ont assisté hier mercredi à la réunion présidée par Martine Aubry. Des solutions fermes sont proposées pour 1500 Roms : un village d'insertion accueillerait notamment 230 Roms à Wasquehal. Les 1000 autres devront partir. Le conseil communautaire votera une motion le 18 octobre prochain.

La présidente de la communauté urbaine de Lille, Martine Aubry, a demandé mercredi soir un meilleur respect de l'application d'une circulaire d'août 2012 encadrant le démantèlement des bidonvilles roms et appelé l'Etat à la "solidarité nationale" pour accueillir ces populations.
La circulaire interministérielle du 26 août 2012 "n'a pas été totalement appliquée. Des solutions ont été trouvées, mais insuffisamment (...)" lors du démantèlement de deux campements de Roms ces dernières semaines", a estimé Mme Aubry.

Les mettre dans la rue, ça ne sert à rien.

"L'efficacité de ces évacuations n'est pas totale. (...) Faire sortir les personnes et les mettre dans la rue, ça ne sert à rien", a-t-elle déclaré à la presse, à
l'issue d'une réunion avec les maires de la métropole lilloise pour évoquer la question des Roms.

Cette réunion était organisée après que des "propos insupportables", "des discours de haine, d'exclusion" ont été tenus en France ces derniers jours, et pour réaffirmer "la politique volontariste, faite d'humanité et de fermeté" de la métropole lilloise,a-t-elle insisté.

La communauté urbaine a demandé "84 expulsions, évacuations" de campements de tziganes des pays de l'Est depuis 2010, et s'est engagée par ailleurs à "accueillir dans des conditions dignes 1.500 Roms", dans des villages d'insertion ou sur des terrains aménagés, a dit Martine Aubry. 
"Il y a 2.500 à 2.600 Roms dans la métropole lilloise. La République, c'est aussi la solidarité", a-t-elle expliqué, demandant à l'Etat une "péréquation" au niveau national.

Il faut aujourd'hui que l'Etat prenne toutes ses responsabilités.


"Ce qui a été décidé (avec les élus), c'est que lors d'une (prochaine) réunion, nous souhaiterions pouvoir ensemble voter une motion adressée au Premier ministre pour dire que l'agglomération de Lille a tenu ses engagements, il faut aujourd'hui que l'Etat prenne toutes ses responsabilités dans l'esprit de cette circulaire pour s'occuper de ces familles qui, au-delà de ces 1.500, restent dans des campements illicites", a ajouté Michel-François Delannoy, premier vice-président de la communauté urbaine de Lille.

"Je crois que l'ensemble des maires ont voulu marquer ce problème et prendre une position commune. (...) Il y a une volonté de l'ensemble des maires de trouver une dimension humaine mais de fermeté pour l'ensemble des problèmes que nous avons actuellement. C'est le début d'un travail commun", a réagi auprès de l'AFP le maire (UDI) de Wasquehal, Gérard Vignoble, qui avait alerté mi-septembre l'Elysée, inquiet du "climat généré (...) épouvantable et dangereux" dans la métropole lilloise.
Quel bilan pour les villages d'insertion ?
Dans une interview accordée au Monde du 29 septembre, le délégué interministériel pour l'hébergement et l'accès au logement des sans-abri, le préfet Alain Régnier déplore lui aussi la  "difficile" application de la circulaire du 26 août 2012, qui prévoit un accompagnement social des Roms expulsés des campements illicites.

Quel bilan tirez-vous des "villages d'insertion" mis en place par certains maires ?

"Depuis le milieu des années 2000, quelques collectivités ont pensé que pour en finir avec les bidonvilles sur leur territoire elles pouvaient offrir des solutions de logement. Ces "villages d'insertion" ont été assortis de conditions pour les familles accueillies : gardiennage du site, restriction des droits de visite. Ces expériences qui impliquent des coûts élevés pour les communes ne sont pas toutes des modèles à reproduire. Il faut éviter les "cités de transit" et les approches communautaires.
En revanche, comme ce qui a été fait à Strasbourg ou à Grenoble, on peut imaginer des structures modulables d'insertion qui soient conçues comme des sas pour au plus quelques mois entre les évacuations et l'intégration. Sachant qu'on ne peut pas remettre tout le monde dans le droit commun tout de suite."
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