A la veille de deux rencontres qualificatives vendredi et mardi, l'équipe belge de football, 6e au classement FIFA et en passe de participer à sa première Coupe du monde, suscite un engouement historique.
La Belgique, leader du groupe A avec cinq points d'avance sur son premier poursuivant, affronte la Croatie vendredi à Zagreb, et le pays de Galles mardi à Bruxelles. Ils doivent récupéré un seul point au cours des deux rencontres pour se qualifier directement pour la Coupe du Monde 2014 au Brésil.
Entre 2.000 et 3.000 supporters étaient sur le tarmac de l'aéroport de Zaventem, pour soutenir l'équipe qui s'envolait pour la Croatie. Les résultats de la sélection suscitent un véritable engouement national. La Belgique s'est hissée à sa meilleure position du classement mondial FIFA depuis la création de celui-ci en 1991 : la 6e place, devant le Brésil, et loin devant la France (25e).
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Une année historique
La Belgique n'a plus participé à une grande compétition internationale depuis le Mondial 2002, qu'elle avait terminé en huitièmes de finale face au Brésil. Entre 2003 et 2004, elle passait de la 13e à la 45e place au classement FIFA.
Eliminée (à nouveau) du dernier Euro, l'équipe s'est reconstruite, en vue du Mondial 2014 à Rio, qui devrait être le moment de son explosiant éclatante. Depuis un peu plus d'an, les résultats sont là : 10 victoires, 1 défaite (contre la Roumanie) et 2 nuls (dont un 0-0 contre les Bleus cet été).
Pléiade de talents
Les joueurs sont les premiers responsables de cette nouvelle réussite. A commencer par le jeune attaquant Eden Hazard. Une star sportivement née au LOSC en 2011, qui brille désormais autant à Chelsea qu'avec le maillot belge.
L'actuelle chance de la Belgique est de rassembler des joueurs de classe internationale, dont elle ne disposait plus depuis une vingtaine d'années. On pense à Fellaini ou Kompany, qui ont fait carrière à l'étranger, dans le haut niveau.
Enfin, le sélectionneur Marc Wilmots n'est pas pour rien dans cette réussite. D'abord adjoint, il devait assurer l'intérim après la démission de Georges Leekens en mai 2012, mais sa position semble désormais durable. L'ancien international belge est toutefois peu rassuré par l'euphorie ambiante : "On est bien [...], mais tout le monde ferait mieux de se calmer".
Unité nationale
Dans un pays traversé par de profondes divisions culturelles et la montée de l'extrême droite, la réussite de la sélection belge renforce l'unité nationale. S'y mélangent avec succès Wallons (Van Buyten, Kompany, Hazard, Fellaini, Mirallas...), Flamands (Vertonghen, Vermaelen, Mertens, Simons, De Bruyne, Alderweireld, Dembele...) et bi-nationaux comme le belgo-marocain Zakaria Bakkali.
Les longues hésitations de ce dernier, immigré marocain de 17 ans, courtisé par son pays d'origine, qui vient seulement de choisir de jouer sous les couleurs belges, ont révélé que du travail devait encore être mené pour dépasser les divisions politico-culturelles. Ainsi, un consultant sportif a été licencié par la RTBF après avoir publié ce tweet, au moment où le joueur hésitait encore entre Belgique et Maroc : "Ca commence, à me pomper l'air!!!! Des "Purs Belges" viennent en rampant".
La sélection belge comporte plusieurs autres joueurs bi-nationaux, à l'image de la sélection allemande (on trouve là-bas de très bons joueurs turcs notamment). Ce modèle multiculturel pourrait être fragilisé si les résultats sportifs venaient à se dégrader.